26 septembre 2008

Constat de l'échec de la grande distribution

Paul Cézanne

A Naples, il n'y a pas de supermarchés, pas de grandes surfaces - du moins dans le coeur de la ville. Partout, dans chaque avenue, chaque rue, chaque ruelle, il y a de petites épiceries. De petites gargotes de rien du tout dans lesquelles le choix n'est pas toujours au rendez-vous (sauf un choix de pâtes défiant toute concurrence) mais grâce auxquelles il est possible de manger pour presque rien. Effectivement, les prix y sont nettement moins élevés que dans nos supermarchés Leclerc ou Carrefour. Ces derniers ne cessent de communiquer sur les efforts qu'ils font pour améliorer le pouvoir d'achat du brave français qui travaille plus pour gagner plus. Pourtant, les profits de ces énormes machines à capitaux ne cessent d'augmenter alors que les caddies de la ménagère se vident à vue d'oeil. Récemment, Jacques Attali proposait de construire encore plus de supermarchés – en dérèglementant leur implantation - pour garantir une baisse des prix efficiente. Libre à nous de penser que la construction de nouvelles surfaces n'est pas la solution à apporter. Outre la précarisation croissante du secteur – la majorité des caissières sont à temps partiel et payées au lance-pierre – c'est une véritable atteinte à la concurrence pure et parfaite qui est en train de se dérouler devant nos yeux. Les supermarchés français sont détenus par une poignée de familles multimilliardaires qui veillent sur leurs intérêts avec avidité. Après avoir détruit tous les commerces de proximité pendant des années, ils peuvent désormais augmenter leurs prix sans soucis, toute concurrence ayant été annihilée par leur force financière. Et après avoir détruit des milliers d'emplois (la fameuse destruction créatrice de Schumpeter) dans les boucheries, les boulangeries, les fromageries et les milliers de petits commerces qui assuraient l'approvisionnement alimentaire des français, ils peuvent désormais supprimer les caissières en les remplaçant par des caisses électroniques. Et il semble désormais impossible d'échapper au joug de la grande distribution. A moins d'être très riche et d'aller faire ses courses rue des martyrs...

Sur ce, vous m'excuserez mais je vais jouer au loto...^^

2 commentaires:

Antoine a dit…

J'aurais pu dire je vais bosser mes cours de finance... mais c'est pas trop le moment à première vue...^^

Victor a dit…

Les supermarchés sont des intermédiaires de plus qu'il faut bien payer! En plus ils exploitent leurs , salariés et les producteurs pour augmenter leur chiffre d'affaire! Les "baisés" comptez vous! Ouais va jouer au Loto, c'est l'impôt des cons!