30 octobre 2008

Les portraits d'Antoon Van Dyck

Le Musée Jacqumart-André semble faire quelques efforts de communication appréciables pour l'un des plus beaux musées privés de Paris. Effectivement, j'étais invité, avec une dizaine d'autres bloggeurs, à une visite guidée dans des conditions optimales de l'exposition Antoon Van Dyck dont on entend beaucoup parler. Autant dire que l'invitation était audacieuse après la critique particulièrement désobligeante que j'avais faite à l'issue de la visite de l'exposition Fragonard l'an dernier et le manque cruel d'intérêt que j'avais pu avoir pour les gravures de Van Dyck exposées au Louvre il y a quelques mois.Malheureusement, je vais avoir du mal à être davantage enthousiaste à l'issue de cette immersion dans l'art du portrait d'Antoon Van Dyck (prononcez Dek comme notre guide, ça donne un certain style). D'une part, l'espace d'exposition est le même. Autant dire que je plains de tout mon coeur tous les visiteurs qui n'auront pas la chance de visiter l'exposition dans les mêmes conditions que moi, qui devront faire la queue pour lire les cartels miniatures, qui devront accepter de se faire marcher sur les pieds pour découvrir les détails de l'oeuvre, qui étoufferont à chaque changement de salle tant l'espace de circulation est réduit, d'autant plus réduit que les oeuvres exposées sont des grands formats qui demande un certain recul pas toujours suffisant. Heureusement, à défaut d'être pratique, il faut bien reconnaître que ces salles ont le mérite d'être un bel écrin pour les portraits de Van Dyck et que le velours recouvrant les murs a un petit charme suranné.L'un des facteurs de mon rejet de cette exposition n'est autre que l'oeuvre de Van Dyck pour laquelle je n'ai pas d'affinité particulière et dont je peux apprécier la maitrise technique (notamment sur certains portraits de nobles plein de détails incroyables) mais absolument pas ressentir la moindre émotion devant ces bourgeois pétant plus haut que leur cul se faisant tirer le portrait pour quelques pièces. Et ce n'est pas la visite guidée flirtant avec l'amateurisme qui va me faire changer d'avis sur le prétendu génie d'Antoon Van Dyck. Je compte particulièrement sur JM - que j'avais gracieusement invité pour le remercier des merveilleux concerts auxquels il m'avait convié ces dernier temps - pour ce qui est de pointer du doigt les incohérences de notre guide – par ailleurs charmante – mais je dois m'avouer assez déçu qu'un musée comme le Musée Jacquemart-André se permette de telles approximations dans une exposition aussi majeure à en croire le blabla des commissaires dans le magnifique dossier de presse que l'on m'a remis.J'espère que ma franchise et mon intégrité intellectuelle ne m'éloignera pas de ces visites hautement appréciables, d'autant plus que je n'aurais sûrement pas payé un kopek pour voir cette exposition qui, sur le papier, ne m'emballait pas plus que ça.