06 octobre 2008

Le Mystère et l'éclat

Le musée d'Orsay propose actuellement deux expositions assez merveilleuses. Deux expositions que l'on doit à Guy Cogeval, le nouveau directeur du lieu.

La première, baptisée Le Mystère et l'Eclat, nous plonge dans une sélection de 118 pastels issus de la collection du Musée d'Orsay. Dès la première salle, il faut s'avouer surpris de découvrir des pastels des artistes contemporains Sam Szafran et Jean-Michel Alberola, des artistes que l'on a pas l'habitude de voir accrochés aux cimaises du Musée d'Orsay. Cela étant dit, passé cette première surprise – ni bonne, ni mauvaise – je tombe sous le charme des oeuvres réunies. La douceur du pastel m'a toujours séduite. Et je prends donc un malin plaisir à découvrir des pastels de Jean-François Millet, d'Edouard Manet (dont les portraits sont très réussis), ou redécouvrir les pastels d'Edgar Degas (dont les femmes sensuelles valent à elles-seules le détour) ou Odilon Redon (dont je suis un fan absolu) dont la majorité est exposée dans la collection permanente. De la plupart des pastels émane une sensualité assumée où la beauté pleine de charme des femmes représentées suffisent à émouvoir le visiteur comme dans Mademoiselle Carlier de Lucien Lévy-Dhurmer ou la Femme assise de Maurice Denis. De ces pastels émanent une simplicité, une humilité, un bien-être, un calme que la peinture peine parfois à offrir même s'il y a quand même quelques oeuvres glauques et effrayantes (Le Gouffre de Alphonse Mucha) qui permettent de mieux saisir la diversité de cette technique artistique apparue au XV ème siècle.La seconde n'est autre qu'une extension, un prolongement et en l'occurrence une mise en bouche (n'ayant pas encore eu le temps d'aller au Grand Palais) de l'exposition Picasso et les Maitres. Au Musée d'Orsay, on peut donc découvrir jusqu'au premier février les variations de Pablo Picasso autour du Déjeuner sur l'herbe d'Edouard Manet. Les toiles amusantes de Picasso – dont la majorité provient du Musée Picasso - rendent ainsi hommage au chef d'oeuvre provocateur que peut être l'immense tableau de Manet. Et l'exposition m'a aussi permis de saisir la portée des énormes sculptures posées autour du Musée d'Art Moderne de Stockholm qui ne sont en fait que la transposition en relief du travail effectué en amont par Picasso autour de ce tableau. Une exposition qui ne peut que renforcer mon intérêt croissant pour l'exposition du Grand Palais qui s'annonce absolument géniale, en attendant de voir également les variations autour des Femmes d'Alger de Delacroix de présentées au Louvre.

Vivement la prochaine invitation au vernissage presse pour Masque, de Carpeaux à Picasso, le 20 octobre.