18 octobre 2008

Riders to the Sea

Reprise au Grand Théâtre de Reims de Riders to the Sea de R. Vaughan Williams précédé de Songs of Travel, un cycle de mélodies du même R. Vaughan Williams. Cette introduction censée compenser la faible durée de la pièce est finalement assez ridicule. Enfoncée par une mise en scène grotesque – le texte est projeté en anglais et en français sur le rideau rouge avec des projections d'images surannées qui suffisent à retirer toute intensité dramatique aux chansons –, elle ne parvient à aucun moment à émouvoir malgré la voix du baryton Patrice Verdelet.

Heureusement, l'opéra – adapté de la pièce Riders to the Sea de Synge – est quand même nettement meilleur même s'il ne m'a que très peu touché. L'action se situe sur une petite île au large de l'Irlande, dans un petit village de pêcheurs. Au moment où la pièce commence, nous apprenons qu'un homme vient de mourir, emporté par l'Océan au cours d'une sortie en mer. Sa mère éplorée – qui a déjà perdu son mari et trois fils - va rapidement apprendre cette mort puis celle de son dernier fils dans une révélation à la limite du fantastique jouant beaucoup sur l'aspect dramatique de la pièce. Les chansons, tristes et sincères, sont néanmoins gâchées par la faiblesse de l'intrigue. Finalement, trois quart d'heure plus tard, on se rend compte qu'il ne s'est pas passé grand chose. On a assisté impuissants à la mort de deux hommes suivie par les cris déchirants des femmes restées sur la terre ferme mais cela n'est pas parvenu à m'intéresser, à me toucher, à me séduire.Les costumes et les décors, mis en valeur par un éclairage esthétiquement réussi, permettent de sauver la pièce, gâchée par les errements du texte et surtout les scolaires venus en nombre. Un flot incessant de bavardages produit par des petits cons de lycéens n'hésitant pas à sortir, changer de place, remuer, rire aux éclats sans se soucier des désagréments qu'ils pouvaient causer autour d'eux et sans que leurs profs ne prennent la peine d'intervenir pour les calmer, les séparer ou les expulser. Un vrai cauchemar qui a certainement eu une influence sur mon appréciation négative de cet opéra.