05 novembre 2008

Claus Peyman / Sik-Sik

Invitation surprise au Théâtre de l'Athénée pour deux courtes saynètes mise en scène par Carlo Cecchi à partir de textes de Thomas Bernhard et Eduardo de Filippo.Depuis que JM m'a fait découvrir les ouvrages de Thomas Bernhard, je les ai dévoré avec passion. Mais j'étais assez dubitatif sur son oeuvre théâtrale (même si j'ai d'ores et déjà prévu d'aller voir Minetti au Théâtre de la Colline en janvier), doutant que son style puisse faire mouche sur scène et que son humour cynique et ravageur puisse faire rire plus de trois personnes dans le public. Je dois bien admettre que je me suis trompé tant Claus Peyman compra un paio di pantaloni e viene a mangiare con me connut un vif succès dans la salle mercredi soir pour la première. J'avais le sourire aux lèvres en permanence et je dois bien reconnaître que le ton acerbe de Bernhard n'est en rien altéré par le jeu des acteurs. Même si j'ai eu un peu de mal avec l'italien – et indirectement par la traduction – cette représentation fut pour moi un grand moment de théâtre, une nouvelle plongée dans l'univers de Bernhard où l'on peut apprécier sa haine du théâtre, sa haine des Autrichiens (tous accusés d'être nazis) et son dégoût pour plein de petits détails du quotidien tous plus croustillants les uns que les autres. Sans oublier le ton absurde de certains passages comme celui où Peymann expose de manière presque surréaliste qu'il souhaite monter tout Shakespeare en moins de cinq heures.

Après l'entracte, la salle change d'atmosphère pour Sik Sik, l'arteficio magico comédie légère mettant en scène un magicien napolitain connaissant quelques déboires. Les rouages de la pièce sont simples mais efficaces. Et le jeu de Carlo Cecchi, Roberto de Francesco, Angelica Ippolito et Diego Sepe permet de passer un agréable moment même si la pièce souffre indéniablement de la comparaison avec l'univers de Thomas Bernhard. Une deuxième partie divertissante mais en rien indispensable.