04 novembre 2008

Equus

Equus de Peter Shaffer est une pièce étrange. Partant d'une idée géniale exploitée de manière maladroite, elle en devient presque ridicule sans que je ne parvienne à la condamner tout à fait. A force de tenter d'intellectualiser une pièce qui aurait dû avant tout jouer sur les émotions, l'auteur parvient à noyer son idée de départ dans un flot incessant de pseudo-questions métaphysiques qui ne sont susceptibles de séduire que ceux qui considèrent la triplette Musso-Levy-Gavalda comme les plus grands chroniqueurs du nouveau millénaire. L'ensemble du développement psychologique est prévisible, même pour ceux qui n'ont qu'une connaissance très limitée de la psychologie freudienne. Et seule la fascination qu'est susceptible d'exercer la relation de l'Homme au cheval peut séduire le spectateur.

Mais le plus dommage finalement, c'est que les trouvailles scéniques de Didier Long – rares au demeurant - sont constamment éclipsées par des répliques communes, peu originales. Le texte est donc d'une pâleur extrême – il n'énerve pas, il indiffère, ce qui est pire – et l'interprétation pourtant juste de Bruno Wolkowitch et Julien Alluguette ne parvient pas à convaincre totalement. A croire que le succès de la pièce outre-manche ne soit dû qu'à la nudité de l'acteur sur scène, surtout quand cet acteur n'est autre que Daniel Radcliffe plus connu sous le nom d'Harry Potter.

Autant dire que je ressors assez déçu de ma première représentation au célèbre Théâtre de Marigny surtout que je n'ai pu bénéficier du tarif jeune à 10€ et que j'ai eu du mal à comprendre les applaudissements dithyrambiques à la fin de la pièce.
Comme une impression d'être passé à côté de quelque chose.