06 novembre 2008

Scheiße

La troisième pièce de la semaine n'est autre que Shitz de Hanokh Levin mise en scène par Cécile Backès à La Pépinière-Opéra. Autant le dire d'entrée de jeu, cette pièce est lamentable, repoussante presque. Une pièce de boulevard un peu ringarde, surjouée par des acteurs horripilants au milieu d'un décor d'un kitsch affreux. Mise en scène médiocre, sans originalité qui ne parvient à aucun moment à faire oublier l'incroyable brutalité du texte et son nihilisme déstabilisant. On est loin de l'humour juif de Woody Allen. Ici, l'être humain est montré sous son plus mauvais jour. Tellement abject que je suis resté complètement hermétique à la pièce. Et la charge politique contre le régime israélien est tellement évidente et surfaite qu'elle ne parvient pas à faire oublier la grossièreté et le ridicule (la plupart des chansons sont d'un niveau affligeant) de la pièce. Haine familiale, intérêts égoïstes, désirs superficiels, le tout servi par des répliques grasses, gerbantes même par moment. Le programme parle de mélancolie et même de grâce, voire de classe. Autant dire que cela m'a complètement échappé, pour ne pas dire que cette pièce était d'une nullité indigente, tellement pitoyable que j'en ai presque honte d'y avoir entrainé Eloise même si, pour ma défense, j'ose à peine dire que Fabienne Pascaud de Télérama a adoré.

Une énorme déception pour la Pépinière-Opéra où j'avais vu Deux petites dames vers le Nord l'an dernier, une pièce drôle et surprenante, l'inverse de ce Shitz misérable.