22 septembre 2009

κλειδί - phobia

René Magritte

Mes lecteurs les plus anciens et les plus fidèles savent que je n'ai peur de rien. De presque rien. Je ne suis pas d'un naturel craintif. Pas de pusillanimité inutile. Perpétuellement optimiste, inlassablement confiant, continuellement tranquille, constamment serein. Parfois je me demande si je ne suis pas juste inconscient. Pas suffisamment lucide des risques encourus. Mais je préfère ne pas y penser. Pourtant, je ne suis pas une machine insensible, sans aucune émotion. Je dois bien reconnaître deux phobies assez handicapantes. La phobie des guêpes, des bourdons et autres dérivés noirs et jaunes. Une phobie qui me tétanise lorsque l'une de ces bestioles vient tourner autour de moi. Je suis alors incapable de bouger (sauf pour agiter les bras dans tous les sens pour chasser la bête), incapable de penser, incapable de parler. Frousse qui amuse beaucoup mes amis tant mon teint devient blafard lorsque mon regard croise une de ces bestioles impitoyables. A cette première source d'épouvante s'ajoute la phobie des méduses. Je suis tellement effrayé à l'idée de me faire piquer par des méduses que je parviens à les imaginer autour de moi quand je nage. D'un coup, je panique, incapable de me raisonner, me persuadant que je suis entouré d'un banc de méduses et que je suis condamné à me faire piquer jusqu'à ce que mort s'ensuive, comme dans L'année des méduses (^^). Folie de la déraison m'empêchant, depuis plusieurs étés, à aller me baigner seul. Pourtant, loin de me satisfaire de ces deux tares, une autre s'est greffée depuis que je vis dans le studio de mes grands-parents à Neuilly. Ainsi, une troisième phobie est venue s'ajouter il y a quelques temps à cette triste liste : la phobie-de-la-clé-restée-à-l'intérieur-alors-que-je-viens-de-fermer-la-porte. Sentiment insupportable. Appréhension récurrente. Peur quotidienne. Chaque jour, plusieurs fois par jour, au moment de sortir de mon appartement, je vérifie que la clé est bien dans ma poche. Une fois. Deux fois. Parfois trois fois. Et je claque la porte, toujours pas très rassuré, terrifié à l'idée que je ne vais peut-être plus jamais pouvoir rentrer à nouveau dans l'appartement. Et le pire, c'est que la l'angoisse réapparait à partir du moment où je pénètre dans l'allée privée. Ai-je bien toujours la clé dans ma poche ? Suis-je vraiment sûr de ne pas l'avoir oublié sur la table ? Mais que fait Sarkozy, le président de la peur, contre ce type d'effroi chez ses chers concitoyens de Neuilly-sur-Seine ? Il est vraiment temps que je trouve un nouvel appartement...

3 commentaires:

Amandine a dit…

Merci j'ai bien ri :))))

Antoine a dit…

Mais c'est pas drôle du tout... je suis traumatisé !^^

Cécile Qd9 a dit…

Ah tiens, ça m'est arrivé la semaine dernière ça : bilan 80 euros de frais pour 3 minutes de travail