02 décembre 2012

Des meurtres presque parfaits

Alfred Kubin
Chaque jour, les théories libérales tuent des populations innocentes. Inexorablement. Sans scène de crime spectaculaire. Sans mare de sang répugnante. Sans éclat de bombe, sans hurlement de douleur. Silencieusement. Tel un rouleau compresseur, elles écrasent les plus faibles, elles ravagent les plus pauvres, elles dévastent les plus précaires. Méthodiquement. Promettant, au firmament, une prospérité partagée par tous, un bonheur mondialisé, elles ont depuis oublié leurs engagements, cédé à l'individualisme et à la course aux profits. Irrésistiblement. Rompant avec l'éthique et la règle, elles ont envahi le monde, infesté les esprits, brisé les espoirs de milliards d'êtres humains grâce à une hyperactivité brutale et forcenée. Irrémédiablement. Dédaignant toute contestation, toute contradiction, toute critique, elles continuent de piétiner le monde qui les entoure tel un guerrier féroce, cynique et immoral. Violemment. Elles ont leurs bourreaux économiques, elles ont leurs experts médiatiques, elles ont leurs relais politiques, agissant dans l'ombre pour obtenir toujours plus de déréglementations et de pouvoir. Perfidement. Sacrifiant des Hommes, pillant la Nature, détroussant les États, décrédibilisant la Démocratie, déconsidérant la Culture, méprisant la Loi, elles explosent tout sur leur passage. Insouciamment. Avec arrogance, elles ont saccagé la structure communiste, elles ravagent désormais les acquis socialistes. Impérieusement. Sans aucune remise en cause de leurs schémas meurtriers, aliénants et injustes. Sentencieusement. Faisant régner la terreur, la crainte, la violence et la corruption, elles ont pris le contrôle de millions de petits soldats du libéralisme, les conduisant aux limites de l'obéissance absurde et de la cruauté perverse. Impétueusement. Elles disposent de leur force de travail, elles disposent de leur corps, elles disposent de leurs âmes, elles disposent de leur vie. Impétueusement. Imposant la consommation effrénée comme norme sociale. Insufflant des pulsions en parfaite contradiction avec les valeurs et les désirs du commun des mortels. Profitant de la faiblesse de la conscience humaine face aux tentations terrestres. Égoïstement. Les humiliant, les dégradant, les culpabilisant, elles les empêchent de réfléchir, d'imaginer d'autres alternatives économiques, d'autres modèles sociaux, d'autres voies de développement écologiques. 
Combien de temps allons-nous encore les laisser faire ?

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