18 août 2014

Ensuqué


Augusto Giacometti

J’ai le sentiment de m’abrutir. Depuis que je n’écris plus sur ce blog, depuis que je ne me force plus à avoir une activité intellectuelle régulière. Ma mémoire me fait défaut, mes souvenirs s’évanouissent. J’oublie les livres que je lis, les films que je vois, les expositions que je parcoure, les lieux que je fréquente. J’oublie tout et cela m’effraie. Mes idées manquent de clarté, je ne parviens plus à m’exprimer. Mon blog était le terreau de mes discussions, mon camp d’entrainement avant d’affronter la vraie vie. J’y répétais mes bons mots (drôles le plus souvent), j’y ébauchais mes arguments (rarement fallacieux), j’y élaborais des stratégies (quelquefois vaines), j’y ajustais mes concepts (parfois nébuleux), j’y peaufinais mes récits (épiques inlassablement). Désormais, je dois me contenter de formules sentencieuses et de vaines arguties qui peinent à masquer la vacuité de ma pensée. Je ne veux pas devenir une coquille vide, je ne veux pas devenir une enveloppe charnelle (dont l’embonpoint est inversement proportionnel à mon encéphale). L’impuissance et le dégoût qui m’ont progressivement poussé à abandonner ce blog ont laissé place à la désolation et l’apathie. Mais aujourd’hui je ne peux plus me complaire dans cette atonie, je veux reprendre l’écriture régulière de critiques acerbes et d’aventures plus ou moins fictionnelles, je veux rouvrir une nouvelle page de mes mémoires afin de conserver à tout jamais une vague réminiscence de mon quotidien.

1 commentaire:

Georg-Friedrich a dit…

Enfin une bonne nouvelle! Ne t'inquiète pas, je serai celui qui débrouillera le chaos de tes idées, donnera de la force à tes concepts, du sel à ton récit, par la seule puissance fécondante de mon commentaire...