Ce matin, j'ai passé le Kärcher sur ma terrasse... Ce fut un moment unique dans ma vie... Un moment fort... Tous mes voisins m'entouraient, ils m'applaudissaient, ils scandaient mon prénom... Antoine, Antoine, ANTOINE… L'écho de leurs exhortations se perdait dans la magnitude de Paris… J'étais leur Dieu ! J'étais leur Furher ! J'ai désherbé les bacs à fleurs, frotté les volets, gratté le carrelage... Mêmes les escargots me vénéraient, ils chantaient mes louanges à travers un son inénarrable produit avec leurs coquilles… J'étais devenu l'espace d'un instant la cible de toutes les attentions… Je les voyais sourire, je les voyais rire, je les voyais pleurer… Ils étaient heureux… J'étais leur rayon de soleil dans cette journée pluvieuse… J'étais l'allégorie du bonheur, la métaphore du plaisir… Rapidement, ils m'ont accompagné dans mon effort… Il y en a un qui m'a apporté une clé anglaise, un autre qui a planté des roses trémières dans mes bacs à fleurs, une troisième qui me massait, un petit groupe de jeunes vierges effarouchées m'apportait à manger tels des offrandes dans la Grèce Antique ! Dans mon infinie bonté, afin d'assurer ma grandeur et mon règne sur dix générations, j'ai passé le Kärcher dans toute la copropriété… D'aucuns m'apportait de l'or sur des plateaux d'argent… Évidemment, j'ai refusé… Pas besoin d'argent, je ne me nourrissais que de la reconnaissance et de l'amour de mes voisins… Je fus chassé par la pluie… Je suis rentré précipitamment dans mon appartement et pris une douche bien chaude… En sortant, vêtu uniquement de ma toison de poils dorés, je fus ébahis… Une dizaine de pucelles étaient allongées dans mon lit… Elles livraient leur corps frôlant la perfection à ma magnificence, à mon éminence… Finalement, j'étais affamé et je suis parti au restaurant chinois pour me remettre de mes émotions… C'est que je n'ai pas encore l'habitude d'être adulé de la sorte !^^
(euh… en fait, je me suis fait engueulé parce que la terrasse était dégueulasse depuis bien avant que j'arrive et que je n'avais jamais rien fait pour nettoyer, que je n'avais jamais pris la peine de virer les merdes de pigeons, les brosses à dents, les bouts de papier hygiénique, les mauvaises herbes et autres horreurs qui trainaient honteusement sur ce petit bout de terrasse… Vous vous doutez bien que mis à part cette petite erreur de parcours, tout le reste est vrai !)
2 commentaires:
Ah tu as enfin nettoyé ce joli carrelage!
PS : Attention de ne pas te plier au pouvoir du Karcher!
Trés bien Antoine...tous ces déchets faut les nettoyer au karcher !!!!! N'est ce pas ? (a non ca c le pen pas sarko).
Sinon pourquoi les gens gueulent pr les bouts de papier hygiéniques ya bien kelk1 ds le lot qui les a mis là non, cété là avt que t'arrives et tu nettoies leur merde.
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