14 novembre 2007

Apocalypse Now

Je sors à l'instant du Max Linder, la plus belle salle de cinéma de Paris. Etait rediffusé ce soir dans le cadre du Ciné-Mardy le magnifique Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. N'allait surtout pas voir dans mon titre une analogie avec la période troublée que connaissent les transports et les universités... Même si l'ambiance troublée du moment est aussi jouissive que la première heure du film... C'est incroyable ! L'un des plus grands films de guerre si ne ce n'est le plus grand film de l'histoire du cinéma ! Francis Ford Coppola signe là un chef d'œuvre ! Tout le monde connaît les problèmes qu'il a rencontrés lors du tournage et le moins que l'on puisse dire c'est que ça en valait la peine ! Le film est une formidable œuvre contre la guerre à bien des niveaux et il va même au delà de ça vu qu'il propose quasiment une expérience mystique, un véritable voyage intérieur qui ne peut laisser personne insensible.

Elle se divise en 3 parties distinctes de 45 minutes environ (la première étant un peu plus longue et la dernière un peu plus courte!). Dans un premier temps, Coppola montre la guerre au Vietnam sous un angle presque comique. On y voit des militaires assoiffés de sang et férus de surf, prêt à tuer pour prendre une bonne vague ! Honnêtement, impossible de ne pas rire pendant la prise de la plage tellement les dialogues contrastent avec l'horreur des massacres !
Puis, le film prend une tournure dramatique avec la remontée du fleuve. Ici, on a vision de la guerre du Vietnam vraiment atroce avec des massacres de vietnamiens innocents et les problèmes rencontrés par les soldats américains. Cette partie prend vraiment les tripes car on voit le film (et par analogie la guerre !) s'enfoncer dans un bain de sang et on ne voit pas trop comment les américains pourraient faire demi-tour ! On évolue de plus en plus dans un trip qui correspond finalement à la détérioration des esprits. La troisième partie est la plus difficile d'un point de vue moral avec l'arrivé du capitaine à la base de Kurtz… On y voit des cadavres mutilés mais ce n'est rien par rapport à l'horreur que raconte Kurtz… Là, Coppola ne montre plus le massacre mais l'émotion qui gagne le spectateur est la même. Elle est même par certains côtés encore plus insoutenable ! Jusqu'à cette fin brutale, dévastatrice, puissante...Il n'est pas exagéré de parler de chef d'œuvre car la beauté lyrique des plans, la mise en valeur musicale (Ride of Walkiries… un des plus grands moments dans l'histoire du cinéma, sans parler des moments planants apportés grâce à la touche des Doors) contrastent indéniablement avec l'horreur du propos ! Le film exerce une réelle fascination, un pouvoir quasi hypnotique qui ne nous libère qu'après 3h vraiment intenses, si tant est que l'on puisse se sentir "libre" après avoir vu un tel exploit cinématographique ! Jusqu'à présent, je n'avais vu que la version originale du film et je dois bien reconnaitre que je la trouve plus rythmée et finalement meilleure que la version Redux que j'ai vu ce soir au Max Linder.

Je viens de vivre un moment vraiment intense. Jouissif, envoutant, planant, déstabilisant, il n'y a que le cinéma qui peut offrir ce genre de sensations.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'avais alors 18 ans quand je l'ai vu pour la première fois.
18 ans les cheuveux trés long, les illusions aussi, la rage au ventre les Doors et Hendrix dans la tête. Aujourd'hui rien n'a changé si ce n'est que j'ai perdu tout espoir de voir les peuples se révolter.
Les Français dans leur globalité se satisfont d'avoir leur nouvelle laguna dans leur garage, la télé écran géant plasma dans le salon, les vacances et la mer à St Trop. et Sarkozy à la présidence. En somme, tout va bien. Enfin........sauve qui peut.