


Puis, il y a une salle complète réservée aux portraits, des portraits tous plus beaux les uns que les autres... On retrouve sur chacun la patte du peintre... Coup de coeur pour "La voyante" dont le regard terrifie même le visiteur le plus insensible !
Le reste du rez-de chaussée est consacré aux oeuvres-phares de l'artiste. Et je trouve que "L'enterrement à Ornans" ou "L'atelier d'artiste", même si elles sont des toiles essentielles dans le "plan de carrière de l'artiste" paraissent trop étriquées dans cette salle du Grand Palais... Ce n'est pas la première fois que je me fais la remarque : le lieu ne se prête pas vraiment aux formats imposants ! J'en profite pour lancer un SOS : quelqu'un peut m'expliquer la fameuse allégorie dissimulée dans l'immense "atelier d'artiste" ?
A l'étage, je tombe de haut... Les portraits poignants laissent place à des paysages aussi fadasses que verdâtres... Heureusement, j'aime beaucoup ces paysages marins où l'on voit les vagues déferler sur la côte... mais il n'empêche que je trouve cela un peu inutile de rassembler cinq ou six tableaux quasiment identiques côte à côte... Courbet n'est pas que le pionnier du réalisme, il est aussi le lien entre le romantisme et l'impressionnisme... Et c'est clair que cette immense salle permet de comprendre son rôle dans l'histoire de l'Art...
Il faudrait aussi m'expliquer l'intérêt d'exposer des dizaines de photos de contemporains tels que Henry le Secq ou Gustave Le Gray (aussi jolies soient-elles...) et pire encore de l'artiste contemporain Balthasar Burkhard... La filiation n'est vraiment pas évidente...
Puis, le clou de l'exposition, c'est la toute petite salle consacrée aux nus... Je ne suis pas un aficionados du nu mais je dois bien reconnaitre que ces corps de femmes sont transformés en objets de désirs, entre érotisme et suavité... Les plus impressionnantes étant "La femme au perroquet" ou "Les deux amies", espèce de relation sexuelle lesbienne assez tendre... En revanche, je fais toujours autant un blocage sur "L'origine du monde"... Je crois que je n'arriverais jamais à regarder cette toile sans éprouver un profond sentiment de malaise et de gêne... (et je préfère largement la version suggestive d'André Masson qui servie de cache...).
Après un tel plaisir pernicieux, j'arrive dans une immense salle consacrée à des scènes de chasse et des natures mortes... Un peu de mal avec ces oeuvres de Courbet... Pour moi, il n'y a aucune différence entre ces toiles et certaines croutes d'artistes que l'on peut voir dans les musées de beaux-arts de province...
Enfin, la dernière salle revient sur l'engagement politique du peintre durant La Commune. Dommage que cela ne reste que du sous-entendu, le message étant profondément enfoui derrière des oeuvres mineures... Je m'attendais un hommage un peu plus marquant et un peu plus marqué sur ce peintre brillant doublé d'un homme remarquable...
