... dure et douce raison de durer,
la passion première en appelle au féal, au mutisme
des années qu'il présumait perdues, de crainte
de se perdre. Se rafraîchir à la source, au jour,
si tout est accompli, le crime des crimes vengé,
une fois le travail repris dans le silence des neiges.
Pour l'heure, maquillé foudres et foutres,
gabier de dérisions, postulés pantomimes,
malmené rudes saisons de clarté, il se déracine,
pressent ténébrescence, l'ambition des abattoirs,
crocs de boucher au frénétique du massacre.
L'âme rassasiée d'horreurs et des mots mêmes du livre,
gavé béances amères, la langue sèche et gonflée,
il reconnait un fumet inexpiable, Desnos agonisant,
écarte l'ivraie, les grains de jais, les couleurs irradiées,
et de l'ocre de la pluie délave le corps trahis du monde.
Loup maigre, voleur d'éclaircies, son filon s'étiole,
les doigts de sang fouillent au plus profond,
les femmes marquent le deuil de leur crâne rasé,
l'hiver en sortilège empoise le pays. Révolté,
le rire fou, il n'y hante plus limbes ni brumes,
insurrection froide à la périphérie du malheur,
juste forclos ces brasiers de longue haleine
et ces camps vides...
Patrick LEPETIT
(édité dans la collection Pour une Terre Interdite chez Rafael de Surtis)
(édité dans la collection Pour une Terre Interdite chez Rafael de Surtis)
2 commentaires:
Là t'es dure avec nous Antoine.
Ma culture germanique et mon inculture littéraire me rendent la compréhension de ce texte très HARD.
j'aime la musique que tu as mis je sais que c'est mon père qui a écrit (dommage qu'il soit si double personnalité !)
Bisoux !
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