Julie entre autres est un spectacle de danse chorégraphié par Herman Diephuis à partir de chansons extraites de La Mélodie du bonheur, un film de Robert Wise. Le concept est intéressant. Sur scène, trois danseurs et trois danseuses campent le même personnage, incarnent Maria, la jeune gouvernante interprétée par Julie Andrews dans la comédie musicale de Wise. Ils dansent et chantent, le plus souvent en playback, sur les chansons du film. Le résultat est original même s'il me laisse quelque peu dubitatif. Je trouve ce projet vain, comme si sortir ces chansons de leur contexte, les extraire du film leur faisait perdre leur profondeur. Le résultat est guimauve, comme si le chorégraphe Herman Diephuis avait réussi à conserver le style de la comédie musicale sans en préserver l'esprit. En plus, j'ai trouvé que la grande salle du Centre Pompidou restreignait les mouvements des artistes (Jerôme Andrieu, Trisha Bauman, Julien Gallée-Ferré, Claire Haenni, Christophe Ives et Dalila Khatir) et que le spectacle final manquait d'explosif, manquait de peps. Quand à la fameuse "remise en cause du bonheur à tout prix", cela devait sûrement être trop subtil pour moi car je n'en ai pas saisi la portée. En effet, le dossier de presse assène de belles phrases pour apporter une dimension symbolique à la prestations des six danseurs et du célèbre chorégraphe hollandais : "le chorégraphe s'interroge ici sur l'image du nouveau dogme contemporain, le bonheur communicatif, pour mieux en démonter la manipulation. Nul besoin d'assommer avec un message didactique ou une lecture univoque. La mise en espace et le jeu des interprètes suffisent à dire le trouble, l'ironie, le détachement, la critique, l'adhésion ou même l'ennui que suscite le modèle imposé du bonheur à tout prix. Lorsque, placés frontalement face au spectateur, les six « Julie » donnent chacun(e) leur version sonore et gestuelle des principaux hits du film, leur prestation muette, mimée, chantée ou décalée décline les différentes facettes de l'humaine condition. Celle-là même qui, sans être totalement dupe du marketing de l'optimisme, semble pourtant toujours prête à croire à l'impossible et à rêver du « meilleur des mondes »."
Pas mal hein ?
Pas mal hein ?