Depuis début janvier, à chaque fois que je vais à un concert, l'ambiance est minée par une pléthore de photographes qui se revendiquent comme « professionnels ». Reflex numériques munis de zooms ultra-performants à la main, ils sillonnent la salle à la recherche du cliché qui les fera entrer dans l'histoire de la photographie, ou plus vraisemblablement, du cliché qui paiera la facture EDF à la fin du mois.
Dans les grandes salles, évidemment, il n'y a pas de problèmes. Les photographes sont aux premières loges, squattant l'espace protégé entre la barrière de sécurité stoppant les ardeurs de la foule et la scène sur laquelle les artistes se livrent à d'intenses prestations. Le problème que je soulève aujourd'hui ne touche que les petites salles tels que la Maroquinerie, le Trabendo ou le Nouveau Casino. Jusqu'à présent, il n'y avait qu'un seul photographe, facilement identifiable grâce à ses fines lunettes de soleil, sa dégaine d'un autre âge et sa coupe de cheveux étrange. Il était sympathique, prenait des photos magnifiques et ne gênait jamais personne grâce à sa discrétion et sa souplesse pour ce faufiler un peu partout. Je le retrouvais à chaque concert rock et sa présence m'était sympathique. Mais depuis peu, une armada de photographes patauds pourrissent chacun des concerts auxquels j'ai la chance de me rendre. Ils se glissent entre les gens, tels des serpents mortels, puis s'arrêtent et sortent leurs lourds engins. Et ils restent là, parfois dix, quinze ou vingt minutes à mitrailler sans réfléchir, comme si chaque minute du concert avait un intérêt. Ils ne font attention à personne, ne pensent qu'à leurs photos, ne voyant même pas les couples excédés de voir un intrus venir les séparer au milieu d'une balade, ne s'excusant pas auprès des jeunes venus s'amuser, les rabrouant parfois lorsque ces derniers ont le malheur de danser, de pogoter, de bouger autour d'eux. Ils n'ont pas le profil de l'emploi. Il y a un quadragénaire, un brave gars qui semble sorti de sa campagne pour tenter sa chance à Paris et aussi une grosse, horriblement moche, un hippopotame au milieu de jeans slim; autant dire que la cohabitation n'est pas toujours facile. Ils n'ont aucun intérêt pour le concert en lui-même et pour le rock en général. Ils sont là pour faire des photos en espérant les vendre ensuite. Impolitesse et manque de talent flagrant semble être la marque de fabrique du nouveau photographe de concerts rock de la capitale.
Dans un tout autre style, samedi soir, à la Cité de la Musique, la première partie du concert dirigé par Gabriel Garrido fut fortement perturbée par un bruit insoutenable : le clic répétitif du mode rafale. Le photographe, loin de se contenter de la cinquantaine de photos prises lors des premières minutes, a continué son manège crispant et exaspérant jusque l'entracte, gâchant ainsi le concert d'un certain nombre de spectateurs.
Pour éviter ce genre de désagréments, je n'ai qu'une solution, l'annihilation pur et simple des photographes pendant les concerts (sauf Robert Gil et Le Hiboo à la limite) et leur lapidation devant la grande halle de la Villette. Voilà qui mettra un peu d'animation sur cette place complètement déserte...
Dans les grandes salles, évidemment, il n'y a pas de problèmes. Les photographes sont aux premières loges, squattant l'espace protégé entre la barrière de sécurité stoppant les ardeurs de la foule et la scène sur laquelle les artistes se livrent à d'intenses prestations. Le problème que je soulève aujourd'hui ne touche que les petites salles tels que la Maroquinerie, le Trabendo ou le Nouveau Casino. Jusqu'à présent, il n'y avait qu'un seul photographe, facilement identifiable grâce à ses fines lunettes de soleil, sa dégaine d'un autre âge et sa coupe de cheveux étrange. Il était sympathique, prenait des photos magnifiques et ne gênait jamais personne grâce à sa discrétion et sa souplesse pour ce faufiler un peu partout. Je le retrouvais à chaque concert rock et sa présence m'était sympathique. Mais depuis peu, une armada de photographes patauds pourrissent chacun des concerts auxquels j'ai la chance de me rendre. Ils se glissent entre les gens, tels des serpents mortels, puis s'arrêtent et sortent leurs lourds engins. Et ils restent là, parfois dix, quinze ou vingt minutes à mitrailler sans réfléchir, comme si chaque minute du concert avait un intérêt. Ils ne font attention à personne, ne pensent qu'à leurs photos, ne voyant même pas les couples excédés de voir un intrus venir les séparer au milieu d'une balade, ne s'excusant pas auprès des jeunes venus s'amuser, les rabrouant parfois lorsque ces derniers ont le malheur de danser, de pogoter, de bouger autour d'eux. Ils n'ont pas le profil de l'emploi. Il y a un quadragénaire, un brave gars qui semble sorti de sa campagne pour tenter sa chance à Paris et aussi une grosse, horriblement moche, un hippopotame au milieu de jeans slim; autant dire que la cohabitation n'est pas toujours facile. Ils n'ont aucun intérêt pour le concert en lui-même et pour le rock en général. Ils sont là pour faire des photos en espérant les vendre ensuite. Impolitesse et manque de talent flagrant semble être la marque de fabrique du nouveau photographe de concerts rock de la capitale.
Dans un tout autre style, samedi soir, à la Cité de la Musique, la première partie du concert dirigé par Gabriel Garrido fut fortement perturbée par un bruit insoutenable : le clic répétitif du mode rafale. Le photographe, loin de se contenter de la cinquantaine de photos prises lors des premières minutes, a continué son manège crispant et exaspérant jusque l'entracte, gâchant ainsi le concert d'un certain nombre de spectateurs.
Pour éviter ce genre de désagréments, je n'ai qu'une solution, l'annihilation pur et simple des photographes pendant les concerts (sauf Robert Gil et Le Hiboo à la limite) et leur lapidation devant la grande halle de la Villette. Voilà qui mettra un peu d'animation sur cette place complètement déserte...
14 commentaires:
Ah Robert Gil....J'adore ce photographe ! :D
Ouf chuis sauvé !!! :) (me = le hiboo) ... mais je suis complètement OK sur ta vision des photographes, puisque j'ai exactement la meme ... sauf que quand meme, ton photographe préféré, il est du genre à shooter en rafale, et pendant les moments calmes. Mais ce n'est qu'un détail :)
Il semble en effet que le but de toute une génération est de remplir le plus vite la carte memoire, et surtout, estimer qu'ils ont un droit supplementaire sur le public : or je dois rappeler que les dits photographes sont des "invités", et qu'un invité n'a pas à outrepasser ses droits sur celui qui a fait l'effort financier d'assister au dit concert. Perso, j'ai honte du milieu ... si vous saviez ce que vous ne voyiiez et n'entendiez pas entre eux ...
Pas besoin d'aller à Paris pour trouver des photographes agglutinés devant la scène, dont le but est parfois de prendre en photo le poil de nez qui dépasse en shootant en rafale histoire que ce dernier soit bien net, ne sait-on jamais :
http://www.13h37.com/wp-content/uploads/2008/02/noumatrouff_mulhouse_bumcello_monofocus_003.jpg
Je trouve ton analyse un peu hâtive même si elle n'est pas totalement fausse. Le mieux pour moi est de penser que tu ne met pas tout le monde dans le même panier.
Je conçois que depuis quelques années, le nombre de photographes présent lors d'un concert a rudement augmenté, l'image s'est elle aussi banalisée, entraînant des difficultés supplémentaires pour les professionnels. Après, sur un concert, tu ne trouvera que rarement de vrais professionnels (j'exclue les gros concerts et festivals); tu trouvera de tout, du bon et surtout du moins bon. Je reproche moi aussi au numérique le fait que beaucoup mitraille sans réfléchir en prétextant que dans le lot en sortira forcement quelques une de bonne. Aussi, la branlette matérielle un peu trop présente, ou il est plus important de passer son temps à lire les fiches techniques plutôt que de cultiver artistiquement ou apprendre à faire de bonnes photos. Bref, bienvenue en an 2000 :) J'ajouterais qu'en reportage (dont fait parti la photo de concert), il est relativement normal de shooter plus qu'en photo traditionnelle. C'est comme en vidéo, i faut avoir des rushs important, avoir filmé beaucoup pour faire un bon montage. Mais bon, il y a shooter beaucoup et shooter beaucoup ;)
Sinon, oui, j'essaye d'être plus plus discret possible en faisant mes photos en concert, après quoi, semble t-il que ce ne soit pas le cas de tout le monde..
Pour éviter ce problème il a été inventé une solution radicale : les photos sur les trois premiers morceaux uniquement.
Ainsi tous les photographes sont egaux, même tes chouchous, et si la règle est bien respectée, le public n'a à supporter ces vautours que quelques minutes.
Le seul problème c'est que justement, pour des raisons obscures de "je ne peux pas trouver la photo de mes rêves dans les 3 premières chansons", la plupart des photographes n'aiment pas cette loi et si elle existe, l'outrepassent parfois allégrement..
Demande donc plutôt aux salles de faire respecter ce genre de règles plutôt que de demander l'annihilation des photographes vieux ou gros ..
Et j'ajouterais que les gueguerres "moi je fais moins de rafales que toi et je ne me branle pas sur mon matos, j'aime l'art" sont un peu puériles .. Chacun fait ce qu'il veut, s'il est là c'est que l'artiste/la salle/le tourneur l'ont choisi et accepté .. Prenez en vous à eux au lieu de faire une bagarre entre photographes ..
Comme tous les milieux fermés qui s'ouvrent de plus en plus, il y aura toujours rivalité entre les vieux de la vieilles, les jeunes opportunistes et les autres
C'est vrai ??? Elle existe cette loi ??? Parce que je ne l'ai jamais vu appliquée dans une salle de concert...
Et mon analyse est hâtive car je ne cherche pas à expliquer le pourquoi du comment de la multiplication du nombre de photographes professionnels mais juste exprimer mon mécontentement, n'en déplaise à certains...
Et je reste persuadé que la situation est bien pire à Paris qu'en Province... Personnellement, je n'ai jamais eu de problème à Lille ou à Reims... Mais ça viendra sûrement...
Non ce n'est pas une vraie loi, c'est juste une règle très souvent définie par les artistes ou les organisateurs en particulier dans les lieux importants ou les festivals. Au bout de trois chansons, les photographes sont censés partir de la fosse et arrêter les photos.
Dans les lieux où il n'y a pas de fosses, c'est plus dur à faire respecter (si la règle est censée être appliquée) mais ce serait un bien pour tout le monde qu'un ou deux videurs fassent un ptit tour pendant le concert pour eviter effectivement les personnes qui utilisent tout le temps du concert pour naviguer et declencher à tout va..
C'est pour cela que je trouve que c'est plutot aux responsables du concert de donner des consignes et de les faire respecter, sinon il y aura tjr un filou pour ne pas respecter le public (et suivant les avis les filous peuvent etre aussi bien ceux qui bougent partout que ceux qui se font discrets mais finissent par attirer l'oeil et deconcentrer..)
Pour moi la solution est simple .. trois chansons, toujours, aucune exception n'est valable .. le public est roi, c'est lui qui doit toujours être mis en avant
Anonyme, si l'on part sur le fait que mon jugement est puérile, tout le post d'Antoine et tout ce qui s'en suit l'est aussi. Antoine permet de donner son opinion et je me permet de donner le mien, sans jugement sur celui d'Antoine, donc ne juge pas le mien stp. De même il n'y a aucune bagarre, juste un partage d'avis.. Je suis personnellement indépendant et je gagne (un peu) ma vie avec certaines photos que je ne montre pas sur Internet, ce qui ne m'empêche pas de faire par passion de la photo de concert pour être publiée sur le net, en complément d'un live report. Mais pour autant, je ne me déplace pas en espérant les vendre ensuite, juste une passion pour la musique et la photo de concert.
Bien à vous :)
Pour ce que ca vaut une photo de concert ... y a des choses + lucratives en photo :) (genre shooter la famille betancourt tous les jours au trocadero, c'est moins chiant)
Entre autres
Disons que la photo de concert tout comme la photo de reportage ne vaut plus rien aujourd'hui, ce n'était pas le cas avant.
J'apprend rien à personne mais j'aime à rappeler les cotés sombres de l'Internet et du numérique :)
Je me doute bien que la photo de concert ne rapporte pas énormément, surtout pour les petits concerts dans les petites salles... mais alors, pourquoi autant de photographes professionnels ?
Je dirais 5 points.
1. ceux qui aiment vraiment ce qu'ils photographient (10%)
2. ceux qui aimeraient entrer dans une sorte de pantheon glorifique, genre "moi j'ai shooté tel artiste"
3. la photo de concert est l'exercice ayant le rapport "rendu/connaissance" le plus rapide (meme des boulets arrivent desormais à des resultats potables)
4. assister aux concerts gratos - c'est un moyen comme un autre
5. vendre. 1% des photographes, peut etre moins.
Voila :) je pense surtout que tout le monde veut "son image je personnellement" d'un événement : voir le film "Cloverfield" et la reaction debile lors de la tete de la statue de la liberté qui tombe dans la rue. Société d'images, ou l'on oublie de vivre l'evenement, et que l'on se sent obligé de capturer à travers un ecran, un viseur ...
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