Parfois, les invitations Télérama me poussent à franchir le périph' pour aller au théâtre. En l'occurrence, je suis allé voir Le Commencement du Bonheur mis en scène par Jacques Nichet à la MC93. Le texte de la pièce s'inspire de petites pièces philosophiques écrites en 1824 par Giacomo Leopardi. Malgré l'humour et la fantaisie de ces "operette morali", je n'ai pas réussi à me laisser aspirer par le texte. C'est une critique subversive et incisive de l'humanité dans ce qu'elle a de plus vil et de plus méprisable - ce qui fait le charme de celle-ci - qui malheureusement n'est pas parvenu à séduire l'humaniste que je suis malgré la petite touche de nihilisme assez délectable.Fort heureusement, la mise en scène assez épatante de Jacques Nichet est là pour pallier le manque d'intérêt du texte. J'ai vraiment été bluffé par plusieurs trouvailles qui illuminent la scène, au sens propre - ceux qui ont vu la pièce comprendront - comme au figuré. Le must est sans aucun doute le rideau qui s'écroule et se laisse aspirer sous la scène ou encore le jeu sur la hauteur, du plafond au sous-sol. Sans oublier une partition sonore toujours pertinente.L'un des moments les plus forts fut l'apparition de huit filles de l'Atelier Volant (promotion 2006-2007) qui endossèrent le rôle de momies qui ressuscitent, se mettant à chanter et discutant sur le plaisir de la mort...