26 mai 2008

Eloge de l'Escapologiste

En prestidigitation, l’art de l'évasion ou escapologie est l'art d'échapper à toutes sorte d'entraves. Ici, avec L'éloge de l'escapologiste monté à la MC93, Arpad Schilling cherche à tout prix à échapper aux codes du théâtre traditionnel. Il propose donc une mise en scène sans limite, évitant toutes les contraintes formelles de la mise en scène. Pas d'acteurs, pas de répliques, pas de texte et finalement, pas vraiment de mise en scène. Un délire improvisé chaque soir différemment, un spectacle unique dans auquel le metteur intervient en permanence en tentant d'entrer en relation avec le public. Car finalement, le seul acteur véritable, c'est le public. Selon le degré d'intérêt et de motivation du public, la pièce prend un tout autre aspect. C'est une pièce étrange qui m'a laissé perplexe. Plus qu'une pièce, on a affaire un happening d'art contemporain. Un projet conceptuel prenant vie devant nous par différents biais. Le metteur en scène joue sur la matière, sur les lieux, sur les silences, sur les mots, sur le décor singulier... Un joyeux bordel en français, en anglais et en hongrois compréhensible à grand renfort d'interprètes. Une pièce qui repose intégralement sur l'effet de surprise. Une pièce déroutante, étonnante mais finalement un peu vaine : qu'a vraiment voulu démontrer Arpad Schilling ?