Tu viens de prendre une place pour le film de tes rêves. Ce film, tu l'attends depuis plus de six mois, guettant la moindre bande-annonce, la moindre information qui pourrait filtrer. C'est pourquoi tu es arrivé deux heures avant le début de la séance. Visiblement, tu n'es pas encore rodé aux pratiques rentabilistes des multiplexes. Généralement, l'heure de la séance correspond peu ou prou à l'heure de la fin de la séance précédente. Tu attends donc bêtement devant la porte portant fièrement le numéro 6 et surmontée de l'affiche du film de tes rêves. Si ce film est une comédie française ou un blockbuster américain, tu n'oublieras pas de passer à la confiserie pour acheter un immense pot de pop-corn ou un énorme sachet de bonbons plein de saloperies chimiques et de colorants alimentaires. Tu n'oublieras pas de jeter un regard passionné sur le magazine édité par ton cinéma, magazine tellement futile et inintéressant que, par comparaison, on a l'impression que les pages Culture de Métro et 20 minutes semblent avoir été écrites par des intellectuels de haut rang.
Après avoir attendu, attendu, attendu et avoir vu la file d'attente accroitre de minute en minute derrière toi, tu pénètres enfin dans la salle. Et là, c'est le drame. Où se mettre ? Quelle sera la bonne place pour apprécier à sa juste valeur le film tant attendu, désiré, fantasmé ? Les jeunes couples d'amoureux préféreront se mettre sur les rangs latéraux pour s'enlacer, s'embrasser, se peloter sans déranger et être dérangés. Les cinéphiles et les autistes opteront pour le premier rang – JM se placera dans la catégorie qu'il souhaite !^^ - afin qu'aucun obstacle ne viennent s'imposer entre l'écran, source de plaisir infini, et leur rétine, magnétoscope humain à haute capacité. Les claustrophobes agoraphobes choisiront les places situées en bout de rangés afin de ne pas être trop oppressés par les autres spectateurs. Ces places peuvent également s'avérer stratégique spour les individus ayant de grandes jambes (afin de pouvoir négligemment les laisser respirer dans la travée) et les personnes âgées opérées de la prostate (afin de pouvoir se lever quatre fois en moins de deux heures pour aller soulager leur vessie). Les vieux loups solitaires chercheront un siège isolé pour ne surtout pas avoir à côtoyer la populasse qu'ils fuient depuis si longtemps. Les mathématiciens maniaco-dépressifs n'hésiteront pas à déterminer la position idéale après de nombreux calculs intégrants des paramètres aussi divers que la taille de l'écran, le nombre de fauteuils total, le nombre de rangées, le nombre de fauteuils par rangée, la dénivellation de la salle, l'écart moyen entre les rangées, l'affluence moyenne du film depuis sa sortie, l'heure de la séance, la durée du film. Les myopes préféreront les premiers rangs alors que les astigmates se mettront spontanément au fond de la salle. Il est en revanche beaucoup plus difficile de dessiner un plan général pour les presbytes car, en pratique, tout dépend de la longueur de leurs bras.
Vu que tu es une personne banale, dans la moyenne, tu prends place au milieu de la salle, à égale distance entre le mur gauche, le mur droit, le mur du fond et l'immense écran blanc lequel reflète une lumière blafarde illuminant toute la salle. Quelques secondes à peine après que tu te sois assis, la lumière s'éteint, plongeant alors l'assemblée dans une obscurité de courte durée. Pendant quinze, vingt, voire vingt-cinq minutes, tu seras transpercé de part en part par le fiel manipulateur de la publicité, le tout délicieusement entrecoupé de bandes-annonces généralement adaptées à ta séance suivant le vieil adage : « à film nul, public nul donc BA nulles ». Et généralement, c'est à la seconde même où le film commence réellement que je pénètre dans la salle et vient m'asseoir juste devant toi. Je t'ai bien niqué hein ?
Après avoir attendu, attendu, attendu et avoir vu la file d'attente accroitre de minute en minute derrière toi, tu pénètres enfin dans la salle. Et là, c'est le drame. Où se mettre ? Quelle sera la bonne place pour apprécier à sa juste valeur le film tant attendu, désiré, fantasmé ? Les jeunes couples d'amoureux préféreront se mettre sur les rangs latéraux pour s'enlacer, s'embrasser, se peloter sans déranger et être dérangés. Les cinéphiles et les autistes opteront pour le premier rang – JM se placera dans la catégorie qu'il souhaite !^^ - afin qu'aucun obstacle ne viennent s'imposer entre l'écran, source de plaisir infini, et leur rétine, magnétoscope humain à haute capacité. Les claustrophobes agoraphobes choisiront les places situées en bout de rangés afin de ne pas être trop oppressés par les autres spectateurs. Ces places peuvent également s'avérer stratégique spour les individus ayant de grandes jambes (afin de pouvoir négligemment les laisser respirer dans la travée) et les personnes âgées opérées de la prostate (afin de pouvoir se lever quatre fois en moins de deux heures pour aller soulager leur vessie). Les vieux loups solitaires chercheront un siège isolé pour ne surtout pas avoir à côtoyer la populasse qu'ils fuient depuis si longtemps. Les mathématiciens maniaco-dépressifs n'hésiteront pas à déterminer la position idéale après de nombreux calculs intégrants des paramètres aussi divers que la taille de l'écran, le nombre de fauteuils total, le nombre de rangées, le nombre de fauteuils par rangée, la dénivellation de la salle, l'écart moyen entre les rangées, l'affluence moyenne du film depuis sa sortie, l'heure de la séance, la durée du film. Les myopes préféreront les premiers rangs alors que les astigmates se mettront spontanément au fond de la salle. Il est en revanche beaucoup plus difficile de dessiner un plan général pour les presbytes car, en pratique, tout dépend de la longueur de leurs bras.
Vu que tu es une personne banale, dans la moyenne, tu prends place au milieu de la salle, à égale distance entre le mur gauche, le mur droit, le mur du fond et l'immense écran blanc lequel reflète une lumière blafarde illuminant toute la salle. Quelques secondes à peine après que tu te sois assis, la lumière s'éteint, plongeant alors l'assemblée dans une obscurité de courte durée. Pendant quinze, vingt, voire vingt-cinq minutes, tu seras transpercé de part en part par le fiel manipulateur de la publicité, le tout délicieusement entrecoupé de bandes-annonces généralement adaptées à ta séance suivant le vieil adage : « à film nul, public nul donc BA nulles ». Et généralement, c'est à la seconde même où le film commence réellement que je pénètre dans la salle et vient m'asseoir juste devant toi. Je t'ai bien niqué hein ?
6 commentaires:
Je me reconnais bien dans le dernier paragraphe, hi hi hi!
Cela suppose bien sûr qu'il reste des places... ;)
Je suis cinéphile ET autiste : ces deux catégories étant coextensives! Et tout cinéphile qui se respecte ne supporte pas qu'on lui parle au cinéma!
Ah oui, ça je suis bien d'accord, j'ai horreur de ça !!!!
Mais moi aussi j'ai horreur des chiants qui parlent au cinéma ! Ca a le don de m'agacer rapidement et de ne pas hésiter a leur demander se la fermer !
Moi je me mets plus devant dans les premiers rangs et au milieu et j'ai horreur des mecs comme toi Antoine, qui se mettent devant moi.
d'où l'intérêt des UGC Ciné Cité ! T'es pas enmerdé par le mec devant toi, surtout quand t'es grand !
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