Lorsque nous arrivons en Corse, le soleil tape déjà fort au-dessus de nos têtes. De l'aéroport de Figari, nous arrivons vite à Porto-Vecchio et au camping de La Matonara. François redoutait depuis deux semaines le montage de la tente. Pourtant, je savais bien que rien ne pourrait me résister et certainement pas une vulgaire T2 Ultralight Pro de Quechua. En à peine plus de cinq minutes, la tente est montée et nous pouvons aller nous prélasser au bord de la piscine que nous ne quitterons qu'en début de soirée pour aller dévorer une assiette corse dans le seul restaurant pratiquant des prix abordables dans la ville haute de Porto-Vecchio. Après nous être imprégnés de l'ambiance un peu guindée, un peu snob qui règne dans la ville haute, nous redescendons vers notre camping où nous attendent nos duvets et notre tente. C'est la première fois de ma vie que je fais du camping. Et je crois que je me souviendrai toute ma vie de cette première nuit à l'atrocité indicible. Il fait une chaleur suffocante dans la tente. Son étroitesse nous oblige à être quasiment collés l'un à l'autre. Le sol est dur comme du béton (je n'ai pas de matelas ou de tapis de sol). Autant dire que je n'ai quasiment pas fermé l'oeil de la nuit. Et lorsque le jour se lève enfin, nous irons terminer notre nuit sur les chaises longues au bord de la piscine avec un bon bouquin (durant cette semaine, je lirai le remarquable L'oeuvre de Dieu, la part du Diable de John Irving, le facile et jubilatoire Partouz de Yann Moix et le surprenant et entrainant Dalva de Jim Harrisson).Cette première nuit aurait rapidement pu devenir monnaie courante. Adieu les longues nuit de sommeil récupérateur que nous espérions tant. Sauf que dès le deuxième soir, nous nous sommes rendu compte des vertus de l'alcool sur notre temps de sommeil. Retournés au même restaurant que la veille, nous nous sommes laissés tenter par une bouteille de vin. Puis de retour au camping, nous y avons dégusté une Pietra accompagnée d'un cigarillo. Jamais nous n'avons aussi bien dormi que lorsque nous étions complètement bourrés. Dès lors, l'alcool devient habituel au camping ; nous y boirons même l'absinthe achetée à Prague. D'ailleurs, lassés de payer des bières hors de prix au bar du camping, nous avons rapidement détourné les frigos du Leclerc situé à proximité. Chaque matin, François allait chercher son petit-déjeuner et en profitait pour glisser au frais une bouteille de vin pour notre déjeuner. Le midi, nous prenions notre petit fromage corse du jour, notre baguette et notre bouteille bien fraiche puis nous nous empressions de dissimuler des bières et/ou des bouteilles de vin dans le bac à mozzarella (di buffala ! Ah ah ah) ou derrière les apéricubes. Et le soir, en allant chercher notre diner, nous n'avions plus qu'à prendre nos boissons prêtes à être bues avec passion.Le gros problème de notre camping c'est qu'il n'y a pas de plage à proximité. Comme nous n'avons pas de voiture, la proximité des commerces (et du Leclerc notamment) était pour nous une donnée à ne pas négliger. Mais jamais je n'aurais imaginé que les plages les plus proches puissent être à quatorze kilomètres alors que nous n'étions qu'à quelques minutes de la mer. Pour compenser, un service de navettes était mis en place. Nous nous sommes donc plié aux dures lois des horaires à respecter en direction de Santa Giulia ou de Palombaggia (l'une des plus belles plages d'Europe). Et puis, le troisième jour, nous avons décider d'aller à Bonifacio. Pourtant, au retour, nous avions une demi-heure à tuer avant le passage de la navette. C'est alors que j'ai proposé à François de faire du stop avec, à la clé, une économie de huit euros par personne. Et ça n'a pas manqué, une dizaine de minutes plus tard, un jeune fumeur de pétards (et pêcheur sous-marin à ses heures perdues) nous fait monter dans sa voiture en direction de Porto-Vecchio. Dès lors, nous prendrons l'habitude de faire du stop une demi-heure avant le passage de la navette (afin de ne pas rester en plan en cas d'échec). Mais il faut bien reconnaître que nous avons eu pas mal de succès (ne serait-ce que les regards amusés des passagers des voitures ne s'arrêtant pas !^^) et fait des rencontres assez surprenantes et plutôt amusantes. Jamais je n'aurais imaginé que le stop était aussi en vogue sur l'île de beauté.Le dernier jour, nous décidons d'embarquer dans un bateau proposant de remonter la côte de Porto-Vecchio à Bonifacio puis de rentrer en s'arrêtant dans les îles Lavezzi et les îles Cerbicales. C'était une croisière sensationnelle tant l'équipage était complètement allumé. De blagues foireuses en accent corse caricatural, on peut dire qu'on ne s'est pas ennuyé une seule seconde durant la traversé. D'autant plus que la traversée en question fut clairement agitée. Des creux de deux ou trois mètres faisaient valdinguer le bateau (et le petit-déjeuner servi à bord dans nos estomacs). Rapidement, nous nous sommes retrouvés seuls à la proue du bateau, trempés mais ravis, avides de sensations fortes malgré les recommandations de l'équipage.Après avoir revu Bonifacio (que j'adore inconditionnellement malgré les stigmates laissés par ces rochers sur mes fesses, mes bras, mes pieds), nous faisons demi-tour en direction de l'île Lavezzi. A midi, après notre premier bain au milieu d'un nuage de poissons agglutinés entre eux, nous dévorons notre déjeuner servi dans le bateau. Taboulé aux fruits de mer, soupe de poissons, pâtes au pesto, salade de fruit, le tout arrosé d'un apéritif, d'une bouteille de rosé de Saint-Antoine (j'aime pas le rosé !) et d'un digestif à la myrte (hummm... trop bon !). Après ce repas, le bateau nous dépose sur l'île, une réserve naturelle protégée assez jolie. Nous nous y baignons, nous nous y prélassons, nous nous y photographions. Et il est déjà l'heure de repartir en direction de notre bateau, non sans avoir préalablement replongé parmi les poissons omniprésents sous la coque du bateau.La suite de la traversée est paisible. Le soleil chauffe nos corps allongés à la proue du bateau. Le voyage est agréable, reposant, inespéré compte tenu de la traversée de la matinée. Un dernier arrêt baignade aux îles Cerbicales et nous rentrons au port, éreintés et ravis par cette ultime journée en Corse qui a néanmoins le goût amer des fins de vacances. Le lendemain matin, à l'aube, nous replions la tente et nos duvets dans la pénombre avant de nous envoler vers Bergame, sympathique intermède avant le redouté retour à Paris et sa morosité ambiante.
8 commentaires:
Paris morose ? meuh non...
Rayures verticales + rayures horizontales, je sais bien que c'était les vacances et la Corse, mais bon...
Comme je retrouve là bon nombre de mes souvenirs d'enfance! Que ce soit l'apéritif à la myrte ou les déplacement en stop, absolument incontournables sur l'île! En revanche, je n'approuve pas tes choix de lecture. Il n'y avait qu'un livre à lire : Belle du Seigneur!
Déjà lu à Noirmoutier ! Le calme de l'Atlantique se prêtait mieux à la passion dévorante de Belle du Seigneur ! :)
WAOUH alors je m'incline! Le papier bible de l'édition que je t'ai offerte a-t-il au moins convenu aux doigts racés du demi-dieu que tu es?
Hum... Disons que pour une lecture plage, j'ai préféré mon folio... j'ai trop peur d'abimé mon édition de La Pleïade !^^
Tu ne l'as pas revendue chez Gibert j'espère!!!
moi j'aurais bien aimé vous rencontrer à Porto Vecc.ça me fait bizarre que tu trouves la ville guindée et snob... mais un ami qui nest pas d'ici me dit que tu as raison la dessus...et que même les porto vecchiais sont rien que des snobs prétentieux... alors c'est peut-être la faute à l'été.quand je fais les courses je me surprends à soulever la mozza, voir si on n'y réserve pas des trucs.c'est bien sue Leclerc serve à quelque chose.sinon ,bon j'y suis pour rien c'est sûr,mais je suis content que ce coin de Corse vous ait plu
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