
Pourtant, c'est peut-être d'un manque de contextualisation dont souffre l'exposition. Les artistes qui l'ont influencés sont éclipsés, ceux qu'il a influencés sont absents (ou du moins présentés qu'en marge de l'exposition). Sans parvenir à intégrer Jacques Tati, trublion de l'après-guerre, dans la grande histoire du cinéma, les commissaires de l'exposition (Macha Makeieff et Stéphane Goudet) basent leur exposition sur l'anecdote, comme un immense clin d'oeil à des séquences majeures tout en oubliant le reste. Pourtant à les écouter durant la visite guidée absolument passionnante, tout se tient, tout s'illumine, tout devient clair. Lorsque chaque objet du quotidien de Tati ou bien chaque oeuvre d'art contemporaine est commenté, intégré dans un mouvement plus global – les fameux trois mouvements dont fait référence le titre de l'exposition - l'exposition prend une autre dimension, à la fois témoignage d'une époque et témoignage de la vénération que l'on peut encore porter au réalisateur de Playtime, son film culte. Reste à savoir si les autres visiteurs de l'exposition pourront saisir toute la portée des choix scénographiques de Macha Makeieff et ne seront pas juste perdu dans un dédale coloré, un dédale animé, un dédale dadaïste.
Une chose est sûre, j'ai vraiment apprécié cette visite très intéressante (en compagnie d'autres bloggeurs et d'une partie du personnel de la cinémathèque, dont Serge Toubiana !) ainsi que l'invitation à déjeuner dans le tout nouveau restaurant de la Cinémathèque qui n'ouvrira que demain, en même temps que l'ouverture officielle de l'exposition, pour mon anniversaire !