07 octobre 2007

La nuit était bleue...

Vous vous demandez sûrement ce que peux faire un bloggeur rose lors d'une nuit blanche précédée d'un match des bleus. Vu qu'il n'a pas don d'ubiquité, il a tout d'abord repris le chemin des salles de théâtre avec Un type du genre de Napoléan de Sacha Guitry au théâtre Edouard VII près de Madeleine. Ensuite, entraîné par la ferveur populaire, il se rendit dans une brasserie traditionnelle du Sud-Ouest près de la Place des Ternes. Un délicieux magret de canard et une victoire des bleus plus tard, il prenait fièrement le chemin des Champs-Elysées. Le malheureux s'était surpris à vibrer pendant ce match, taper dans ses mains à chaque essai français, faire une grimace à chaque essai néo-zélandais, retenir son souffle pendant les dix dernières minutes, trembler lorsque les corps musclés des blacks s'approchaient dangereusement des lignes françaises, exulter lorsque les troupes françaises pénétraient dans le camp adverse... L'ambiance était à son comble... Le spectateur moyen avait la quarantaine bedonnante mais ça ne fait rien : le spectacle était à la hauteur du challenge... Et je ne vous parle pas de la présence rassurante (et non moins récurrente) du petit père de la nation... Rassuré, je l'étais moins sur les Champs où des centaines de CRS avaient été déployés... J'ai horreur de la Police... Mais cela ne m'a pas empêché de rejoindre rapidement les jardins des tuileries pour entrer dans le vif de la nuit blanche, le Télérama Sortir à la main...
to be or not to be, that is the question...

Tout au long de la soirée, j'ai suivi l'itinéraire prévu par Télérama... Je ne m'en suis à peine éloigné... La première surprise recommandée par son supplément est de taille... Le Jardin des Tuileries est transformé en un immense brasero... Des milliers de pots de fleurs en feu... L'atmosphère se réchauffe... Il fait bon, il fait chaud... La Compagnie Carabosse donne un autre visage aux si austères jardins de Le Notre... Un bon délire sur les explications métaphoriques d'une telle installation plus tard, je quitte le lieu enflammé pour rejoindre le parvis de la Comédie Française... Des comédiens déclament des textes... Sur le Télérama, ils parlent aussi de slammeurs qui doivent les rejoindre... Etant évidemment sectaire et contre le choc des cultures, je m'empresse de quitter les lieux... Place Colette, un tryptique psychédélique m'attend... Devant, une petite dizaine de blaireaux font des danses chelou... Rien de bien enthousiasmant, je me retire discrètement, non sans avoir signé la fameuse pétition pour la libération d'Ingrid Bettencourt... Au moins comme ça, j'ai l'impression d'avoir fait une bonne action... Je passe par des petites rues pour éviter le traffic et les klaxons de la rue de Rivoli... Rapidement, je suis à l'Eglise Saint-Eustache... Un autre tryptique, d'un tout autre genre, m'accueille... Des hommes bodybuildés avec un visage buriné de personne âgée occupent l'espace... Il s'agit, dixit, d'une allusion à un glissement du culte de l'esprit à celui de la jeunesse éternelle du corps... Puis je pénétre dans l'Eglise... Je suis toujours sidéré que les paroisses laissent les artistes disposés de leurs batiments... En même temps, c'est clair qu'en une nuit, l'église a accueilli plus de monde qu'en une année à la messe du dimanche matin... A l'intérieur, plusieurs installations m'ont laissé de marbre... Lydia Dambassina, Raymond Mason et Armleder livrent des oeuvres complètement nulles et sans intérêt... Seul un triptyque de Keith Haring mérite le détour... Je m'assois une demi-heure pour suivre un concert d'orgue emmené par Yanka Hékimova... Je croyais que j'aimais bien le son de l'orgue mais j'ai été super déçu... Ensuite, direction Beaubourg... Toutes les cabines téléphoniques entre Les Halles et le Centre Georges Pompidou ont été détournées... L'idée était vraiment originales et sur le papier, ça faisait vraiment envie... Malheureusement, le résultat n'est pas à la hauteur... Et puis c'est clair que j'en ai raté un certain nombre... Court passage à l'église Saint-Merri pour un son et lumière peu reluisant et je prends la direction de l'église Saint-Paul... Un grand point d'interrogation est érigé dans le coeur de l'église... ça sent le foutage de gueule mais bon il est tard et je me dépêche de retourner vers Chatelet pour prendre la Ligne 14... Je découvre complètement par hasard une projection de phrases de Ben devant la Mairie du quatrième arrondissement... Rien de bien enthousiasmant... 7 minutes de métro plus tard, je suis à la BNF... Les oeuvres présentées sont vraiment originales... Il n'y a plus grand monde mais je suis vraiment sidéré par la magie et la créativité qui se dégage du lieu... Un mélange de littérature, de cinéma et de poésie... L'univers éphémère créé par le Groupe ZUR (Zone Utopiquement Reconstituée) ne manque pas d'intérêt... C'est vraiment un coup de coeur pour cette installation presque surréaliste... Ensuite, je rentre faire un petit pipi chez moi avant d'aller finir la nuit blanche sur le parvis des Olympiades... C'est glauque, c'est cheap... Il n'y a quasiment plus personne... Des projections sur les hautes tours, d'autres sur l'Université de Tolbiac, de la fumée à la sortie du métro, des Twingo détournées... C'est vraiment pas terrible... La Mairie de Paris n'a pas réussi à rendre beau ce quartier hideux...

Beaucoup moins de monde que l'année dernière, des oeuvres de meilleures qualités et cette idée géniale de laisser la Ligne 14 ouverte toute la nuit... Vivement l'année prochaine (même si je suis crevé et que j'ai mal aux mollets...).

6 commentaires:

Anonyme a dit…

bleu, blanc rose :D

Anonyme a dit…

C'est bien de vivre ses nuits en couleurs.
Beh oui Paris s'amuse, les bleus s'éclatent et le Bitherland (ma province) se fait c...r. Espérons qu'un jour les maires des communes de province s'inspirent un peu plus du maire de Paris. Mais c'est vrai que pour ça il faut que l'état leurs en donne les moyens.
Dilemme dilemme.

Anonyme a dit…

J'ai beaucoup aimé l'Eglise Saint Eustache.

Anonyme a dit…

Pour moi la nuit Blanche était ultra courte et elle a fini au lit très vite !
On a commencé assez tôt sur la place de la Comédie Française avec justement ces fameux slammeurs et un merlin plus enchanyé qu'enchanteur qui nous déprimés plus qu'autre chose, puis nous sommes allés au Jardin des Tuileries avec justement tous ces pots qui s'enflammaient petit à petit. Le chemin de lumière qui partait de la grande roue et arrivait peu à pau vers le Louvre était vraiment impressionnant mais n'as tu pas trouvé l'initiative super dangereuse avec tous ces arbres aux feuilles ultra sèches autour et cette essence lancée dans tous les sens ?
Ensuite je voulais aller voir l'oeuvre dans l'église st Roch mais je n'ai pas pu résister à l'appel du lit de la malade :(

Un peu trop rapide donc !

Antoine a dit…

Moi je suis déçu d'avoir raté les animations du côté de Madeleine...
Et je suppose que c'était hyper surveillé au niveau des tuileries et qu'il devait y avoir des dizaines de pompiers dissimulés derrière les petits arbustes... C'était tellement beau et tellement agréable de se promener parmi ce barbecue géant (ça manquait juste de chamallow) que je n'ai absolument pas pensé à des choses aussi terre-à-terre que la sécurité publique...^^
A part la structure devant la BNF tu n'as rien raté de vraiment inoubliable... ;)

Anonyme a dit…

Samedi 13 octobre c aussi nuit blanche et soirée blanche (angleterre...et bleu pour la france).
J'espère que tu as enfin compris les règles. Et les 10 dernières mn ils étaient impossible de ne pas vibrer, c tellement intense (plus que le foot pcq c moins...lent).