12 novembre 2007

Soutine


Bonne surprise que cette exposition Soutine à la Pinacothèque ! Après une exposition Roy Lichtenstein en demi-teinte, j'hésitais vraiment à claquer 7 euros dans ce lieu qui pue la culture commerciale et le business de l'Art. Pourtant, étant adepte de l'oeuvre de Chaïm Soutine, je ne pouvais décemment rater une rétrospective de cet acabit. Et j'ai trouvé la cave de la pinacothèque nettement plus adaptée aux formats des oeuvres de Soutine qu'à ceux, spectaculaires, des oeuvres de Lichtenstein. En plus, j'étais ravi de voir qu'ils avaient ouvert une nouvelle salle à l'étage ce qui agrandit de manière non négligeable la surface du lieu. Même si le découpage laisse parfois à désirer, que les salles sont petites, qu'il n'y a toujours pas de petit livret à l'entrée, que certaines oeuvres sont trop éclairées, que les textes ne sont pas toujours adaptés aux oeuvres exposées, cette exposition fait partie des expositions à voir de cette rentrée culturelle parisienne ! C'est une magnifique rétrospective qui nous est offerte par la pinacothèque. De ces débuts hésitants en Lituanie à sa folie picturale développée à Céret puis le calme retrouvé dès son départ des Pyrénées jusqu'à la fin de sa vie qui offre des oeuvres un peu fades à la vue des toiles peintes dans le passé. Les deux dernières salles sont un peu décevantes... Aucune trace de la torture caractéristique des oeuvres de Soutine. En revanche, c'est un véritable coup de coeur pour la période de Céret comme pour celle de Vence ou même de Paris. A travers les toiles, on ressent la détresse du peintre. Et comme j'ai passé quelques jours à Céret cet été grâce à « vieux grigou », je m'amusais à retrouver une réalité derrière chaque coup de pinceau élancé, chaque paysage écrasé, chaque profondeur obturée. Sa couleur la plus captivante est le rouge, allégorie du sang pour laquelle il a une véritable fascination. Pourtant, c'est une oeuvre dans les tons bleus qui m'a le plus plu. J'ai véritablement été attiré par ce lapin baignant dans un nuage de bleu. C'est une oeuvre vraiment magnifique que je ne connaissais pas. Je suis resté béat au moins cinq minutes devant cette toile. Même si ses natures mortes ou ses paysages sont assez saisissants, c'est toujours devant ses portraits que j'éprouve le plus d'émotions. Soutine est un grand peintre et cette exposition un magnifique hommage qu'il ne faut rater sous aucun prétexte malgré quelques défauts non négligeables. Vivement Pollock !