Jusqu'à il y a quelques jours, je considérais Christine Albanel comme une ministre de la culture insignifiante mais pas dangereuse. Elle me semblait pas forcément idiote, même si souvent complètement à côté de la plaque et surtout à la botte de Sarkozy comme sur la question de la gratuité des Musées. Elle ne proposait rien (si ce n'est, comme je l'ai déjà dit, taxer les nuits dans les hôtels de luxe pour réparer les colonnes de Buren) et tout allait pour le mieux dans le microcosme de la culture parisienne (surtout quand elle a réaffirmé l'inaliénabilité des oeuvres d'art des musées français).
Pourtant, ce soir, dans le train, en lisant Le Figaro (lecture inutile mais particulièrement jouissive pour se rendre compte de la mauvaise foi journalistique et de la mentalité minable du connard de droite), je suis tombé sur un article revenant sur les grands chantiers qui attendent Le Louvre d'ici 2020. Evidemment, ce ne sont pas les projets faramineux (redistribution de l'espace de la pyramide, restauration du jardin des Tuileries, création de salles consacrées à l'histoire du musée dans le pavillon Sully et à sa mission pédagogique d'enseignement artistique dans le pavillon de Flore, réaménagement des parties inoccupées, ouverture de nouveaux espaces pour les Arts de l'Islam, réorganisation de la cour du Sphinx...) présentés par Henri Loyrette, le président du Louvre, qui m'inquiètent mais le financement de ses projets. Le musée parisien devra compter uniquement sur ses ressources propres tandis que l'Etat aura seulement à supporter la maintenance des lieux. Evidemment, on pense immédiatement à la manne du projet Abu Dhabi qui devrait rapporter suffisament d'argent pour financer les ambitions de l'actuel directeur. Mais, Le Louvre pourrait également trouver de nouvelles ressources grâce à un nouveau système actuellement étudié par les ministères de la Culture et des Finances. Tellement nouveau qu'il s'agit en fait d'importer le principe d'un "fond de dotation pérenne destiné à financer les futurs grands projets culturels", un dispositif qui fait fureur outre-Atlantique depuis des dizaines d'années.
Christine Albanel justifie cela de la manière suivante : "Ainsi, au lieu de financer un projet en particulier, les mécènes participeraient à la création d'un capital réservé. Ce sont les produits financiers générés par cette somme qui permettraient aux musées d'investir dans des projets de développement". Mais quelle idée géniale ! Il s'agit ni plus, ni moins, de financiariser la culture, dernier bastion qui résistait tant bien que mal à la financiarisation croissante de l'économie. Et compte tenu de ma haine de la finance, et surtout des dangers des placements financiers (espérons que Christine Albanel n'envisage pas de recruter Jérôme Kerviel pour se charger de la gestion financière de ce fond), imaginez un peu dans quel état de fureur je me trouvais en découvrant cette idée fumeuse. Je suis pour le mécénat mais certainement pas ce type de financement néo-libéral à gerber. Et puis, si j'étais une entreprise, je trouverais bien plus valorisant de financer un projet précis, un projet qui me tient à coeur, plutôt que de donner des sous pour une super-cagnotte sans savoir à quoi ils vont réellement servir.
La prochaine étape c'est de côter Le Louvre en bourse ?
Pourtant, ce soir, dans le train, en lisant Le Figaro (lecture inutile mais particulièrement jouissive pour se rendre compte de la mauvaise foi journalistique et de la mentalité minable du connard de droite), je suis tombé sur un article revenant sur les grands chantiers qui attendent Le Louvre d'ici 2020. Evidemment, ce ne sont pas les projets faramineux (redistribution de l'espace de la pyramide, restauration du jardin des Tuileries, création de salles consacrées à l'histoire du musée dans le pavillon Sully et à sa mission pédagogique d'enseignement artistique dans le pavillon de Flore, réaménagement des parties inoccupées, ouverture de nouveaux espaces pour les Arts de l'Islam, réorganisation de la cour du Sphinx...) présentés par Henri Loyrette, le président du Louvre, qui m'inquiètent mais le financement de ses projets. Le musée parisien devra compter uniquement sur ses ressources propres tandis que l'Etat aura seulement à supporter la maintenance des lieux. Evidemment, on pense immédiatement à la manne du projet Abu Dhabi qui devrait rapporter suffisament d'argent pour financer les ambitions de l'actuel directeur. Mais, Le Louvre pourrait également trouver de nouvelles ressources grâce à un nouveau système actuellement étudié par les ministères de la Culture et des Finances. Tellement nouveau qu'il s'agit en fait d'importer le principe d'un "fond de dotation pérenne destiné à financer les futurs grands projets culturels", un dispositif qui fait fureur outre-Atlantique depuis des dizaines d'années.
Christine Albanel justifie cela de la manière suivante : "Ainsi, au lieu de financer un projet en particulier, les mécènes participeraient à la création d'un capital réservé. Ce sont les produits financiers générés par cette somme qui permettraient aux musées d'investir dans des projets de développement". Mais quelle idée géniale ! Il s'agit ni plus, ni moins, de financiariser la culture, dernier bastion qui résistait tant bien que mal à la financiarisation croissante de l'économie. Et compte tenu de ma haine de la finance, et surtout des dangers des placements financiers (espérons que Christine Albanel n'envisage pas de recruter Jérôme Kerviel pour se charger de la gestion financière de ce fond), imaginez un peu dans quel état de fureur je me trouvais en découvrant cette idée fumeuse. Je suis pour le mécénat mais certainement pas ce type de financement néo-libéral à gerber. Et puis, si j'étais une entreprise, je trouverais bien plus valorisant de financer un projet précis, un projet qui me tient à coeur, plutôt que de donner des sous pour une super-cagnotte sans savoir à quoi ils vont réellement servir.
La prochaine étape c'est de côter Le Louvre en bourse ?
4 commentaires:
Je vais aller voir l'article du Figaro. En attendant, je ne voudrais pas te vexer mon cher Antoine, mais ton attitude me semble parfois trop complaisante vis-à-vis de Christine Albanel qui, grâce à toi, risque d'être très bien notée. Je note en effet que tu es allé voir Astérix à Nancy... Or, je te rappelle qu'à l'heure du prochain remaniement ministériel, cette [BBIIIIIIIPPPPPPPPPPP] d'Albanel sera évaluée sur la part de marché des entreprises françaises dans l'ensemble des industries culturelles! C'était donc le dernier film à voir!!! Je te rappelle ensuite qu'elle sera évaluée aussi sur l'évolution de la fréquentation dans les musées qui ont mis en place la gratuité. Tu sais donc ce qu'il te reste à faire avec le palais du Tau!!!
Je suis pas d'accord avec toi sur ton avis concernant le Figaro... j'ai beau être une fervente du Monde et de Libé (pourtant décevant ce dernier), Le Figaro reste celui qui évoque avec les meilleurs thèmes la culture et lui consacre le + d'articles !
Ensuite que dire d'Albanel... sinon qu'elle est pommée, et placée juste là pour couler le ministère qui risque bel et bien de disparaite ! AU SECOOUUUURRRSSSSSS
Peut-être que Le Figaro consacre plein d'articles à la culture... mais je n'ai pas survolé que les pages culture... Et lorsqu'on en arrive aux pages Economie, il y a de quoi bondir au plafond ! Et c'est là que l'éthique des journalistes de droite disparait complètement et que leur mentalité de petits bourgeois pathétiques apparait au grand jour !
C'est fou comme le retour à Paris relance ta combativité anti LA DROITE.
Faut que tu revienne dans l'Est retrouver un esprit de paix et de sérénité.
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