Depuis le premier janvier, le ministère de la culture « expérimente » la gratuité des musées dans 14 musées en France ! Je n'avais pas encore eu l'occasion de revenir sur cette opération aussi démagogique qu'inutile dans l'optique d'une véritable démocratisation de la Culture. Évidemment, cela ne m'a pas empêché de faire un tour au Musée Guimet et au Musée du Moyen-âge (critique à venir) ou encore d'aller au Palais du Tau lors d'un prochain week-end à Reims. Parallèlement à cette gratuité que je n'approuve pas (pour des raisons que j'expliquais déjà ici), une autre décision emporte néanmoins mon adhésion : les nocturnes gratuites (à partir de 18h) pour les jeunes de 18 à 25 ans dans les quatre grands musées nationaux : Beaubourg le mercredi, Orsay le jeudi, Le Louvre le vendredi (seule nocturne gratuite existante jusqu'alors) et Branly le samedi. Je suis juste un peu surpris de constater que seul le Musée d'Orsay a pris la peine d'informer de cette gratuité (notamment grâce à de nombreuses affiches dans le métro parisien et des indications claires et précises une fois sur place) et, je ne peux que m'indigner devant l'absence totale d'information à Beaubourg. Mercredi soir, j'avais quasiment l'impression que personne (aussi bien parmi le personnel que parmi les visiteurs) n'était au courant de cette (r)évolution dans le monde de l'Art parisien...
Nicolas Sarkozy répète en permanence qu'il faut aller chercher des solutions chez nos voisins étrangers. Pourtant, il se borne à suivre l'exemple des pays anglo-saxons, avec les conséquences délicates que cela pourra avoir dans un futur proche. Pour ma part, j'ai particulièrement été séduit par la politique culturelle de la Hollande. En effet, à Amsterdam, j'ai eu l'occasion de découvrir un autre modèle de fonctionnement des institutions muséales. Avant de partir, Pauline (qui râle que je l'ai oublié alors que ce n'est même pas vrai !) avait eu la bonne idée de me confier sa Museumkaart. La Museumkaart permet l'accès gratuit et illimité à plus de 400 musées de Hollande pour une période de un an. C'est donc une carte nominative, globale et nationale qui peut intéresser tous les hollandais compte tenu de la large gamme proposée de musées radicalement différents. Parallèlement, le prix d'entrée des musées est particulièrement élevé et, chose que j'ai tout de même du mal à concevoir, les étudiants n'y bénéficient d'aucune réduction. Ainsi, il faut s'acquitter d'un droit d'entrée de 10 euros pour le musée Van Gogh ou le Rijskmuseum et les musées mineurs ne sont pas forcément meilleur marché. Je n'ai pas de chiffres (ne serait-ce que parce que le site de leur ministère de la culture n'est accessible qu'en néerlandais...) à propos de l'utilisation de la Museumkaart auprès de la population néerlandaise. Pourtant, compte tenu du prix de la carte, j'ose espérer que son usage est très répandu. En effet, celle-ci coûte 17,5 euros pour les jeunes et 35 euros pour les adultes, sachant qu'il faut néanmoins rajouter 5 euros de frais de dossier.
La politique pratiquée est claire : démocratiser la culture auprès de la population locale et taxer au maximum le touriste (mal informé!), politique à laquelle j'adhère à 100%. Lorsque je suis à l'étranger, cela ne me dérange pas de dépenser beaucoup d'argent pour la culture. En revanche, à Paris, j'aime profiter d'invitations, de nocturnes gratuites ou de cartes illimitées Mais, la Museumkaart va au-delà des laissez-passer que je défends ardemment. Elle est unique. Pas besoin de multiplier les cartes : Orsay, Branly, Beaubourg, Grand Palais, Louvre... Chaque musée a sa propre carte illimitée et son propre public. La Museumkaart brise les frontières entre les différents styles et ouvre l'esprit de ses possesseurs. Moi, par exemple, je ne pense pas que j'aurais été à la FOAM, la maison de la photographie d'Amsterdam si l'entrée en avait été payante. Et elle est également nationale. Elle profite bien sûr davantage aux amstellodamois mais, un habitant de La Haye ou de Rotterdam venant passer un week-end dans la capitale peut tout aussi facilement profiter de la gratuité dans les musées. En France, si une telle carte venait à voir le jour, elle profiterait d'abord aux parisiens mais aussi aux provinciaux de passage à Paris qui pestent contre les prix aberrants d'entrée au musée : 9 euros au Louvre, 8,5 euros à Orsay et même 12 euros à Beaubourg qui a connu une sacrée inflation au premier janvier ! Tout en continuant de taxer assidûment les touristes japonais et espagnols qui se pressent devant nos chefs d'oeuvre.
A partir d'aujourd'hui, en ce premier jour du mois de février, il ne nous reste plus que cinq mois pour prier que la gratuité des musées ne voit pas le jour et que la ministre de la culture (oui oui, celle qui propose de taxer les nuits dans les hôtels de luxe pour réparer les colonnes de Buren) réfléchisse à d'autres solutions. N'allez pas me faire croire qu'il semble inenvisageable de réaliser ce genre de carte au sein de la Direction des Musées de France, même à un prix nettement supérieur, compte tenu de l'importance du patrimoine et de l'activité culturelle et muséale de notre pays, notamment par rapport aux Pays-Bas.
Nicolas Sarkozy répète en permanence qu'il faut aller chercher des solutions chez nos voisins étrangers. Pourtant, il se borne à suivre l'exemple des pays anglo-saxons, avec les conséquences délicates que cela pourra avoir dans un futur proche. Pour ma part, j'ai particulièrement été séduit par la politique culturelle de la Hollande. En effet, à Amsterdam, j'ai eu l'occasion de découvrir un autre modèle de fonctionnement des institutions muséales. Avant de partir, Pauline (qui râle que je l'ai oublié alors que ce n'est même pas vrai !) avait eu la bonne idée de me confier sa Museumkaart. La Museumkaart permet l'accès gratuit et illimité à plus de 400 musées de Hollande pour une période de un an. C'est donc une carte nominative, globale et nationale qui peut intéresser tous les hollandais compte tenu de la large gamme proposée de musées radicalement différents. Parallèlement, le prix d'entrée des musées est particulièrement élevé et, chose que j'ai tout de même du mal à concevoir, les étudiants n'y bénéficient d'aucune réduction. Ainsi, il faut s'acquitter d'un droit d'entrée de 10 euros pour le musée Van Gogh ou le Rijskmuseum et les musées mineurs ne sont pas forcément meilleur marché. Je n'ai pas de chiffres (ne serait-ce que parce que le site de leur ministère de la culture n'est accessible qu'en néerlandais...) à propos de l'utilisation de la Museumkaart auprès de la population néerlandaise. Pourtant, compte tenu du prix de la carte, j'ose espérer que son usage est très répandu. En effet, celle-ci coûte 17,5 euros pour les jeunes et 35 euros pour les adultes, sachant qu'il faut néanmoins rajouter 5 euros de frais de dossier.
La politique pratiquée est claire : démocratiser la culture auprès de la population locale et taxer au maximum le touriste (mal informé!), politique à laquelle j'adhère à 100%. Lorsque je suis à l'étranger, cela ne me dérange pas de dépenser beaucoup d'argent pour la culture. En revanche, à Paris, j'aime profiter d'invitations, de nocturnes gratuites ou de cartes illimitées Mais, la Museumkaart va au-delà des laissez-passer que je défends ardemment. Elle est unique. Pas besoin de multiplier les cartes : Orsay, Branly, Beaubourg, Grand Palais, Louvre... Chaque musée a sa propre carte illimitée et son propre public. La Museumkaart brise les frontières entre les différents styles et ouvre l'esprit de ses possesseurs. Moi, par exemple, je ne pense pas que j'aurais été à la FOAM, la maison de la photographie d'Amsterdam si l'entrée en avait été payante. Et elle est également nationale. Elle profite bien sûr davantage aux amstellodamois mais, un habitant de La Haye ou de Rotterdam venant passer un week-end dans la capitale peut tout aussi facilement profiter de la gratuité dans les musées. En France, si une telle carte venait à voir le jour, elle profiterait d'abord aux parisiens mais aussi aux provinciaux de passage à Paris qui pestent contre les prix aberrants d'entrée au musée : 9 euros au Louvre, 8,5 euros à Orsay et même 12 euros à Beaubourg qui a connu une sacrée inflation au premier janvier ! Tout en continuant de taxer assidûment les touristes japonais et espagnols qui se pressent devant nos chefs d'oeuvre.
A partir d'aujourd'hui, en ce premier jour du mois de février, il ne nous reste plus que cinq mois pour prier que la gratuité des musées ne voit pas le jour et que la ministre de la culture (oui oui, celle qui propose de taxer les nuits dans les hôtels de luxe pour réparer les colonnes de Buren) réfléchisse à d'autres solutions. N'allez pas me faire croire qu'il semble inenvisageable de réaliser ce genre de carte au sein de la Direction des Musées de France, même à un prix nettement supérieur, compte tenu de l'importance du patrimoine et de l'activité culturelle et muséale de notre pays, notamment par rapport aux Pays-Bas.
6 commentaires:
De plus même gratuit les musées ne serons pas plus fréquentés. Il y a ceux qui y vont souvent (Antoine) et ceux qui n'y vont jamais (le grand Sark). Le problème reste la sensibilisation dés le plus jeune âge à la culture.
A toutes formes de cultures.
Merci!
Intéressante, effectivement, cette formule néerlandaise. Mais vu qu'en France la carte illimitée pour le Louvre est à 50 euros, j'imagine mal une carte nationale (tous musées nationaux confondus) à moins de 1OO ou 150 euros... Qui sera prêt à payer une telle somme? Ce qui doit faire le succès de la Museumkaart est certainement son coût très bas. Question : Jusqu'à combien tu es prêt à débourser pour une carte nationale?
Ce billet m'inspire beaucoup de commentaires :
- sur le Palais du Tau d'abord... C'est atroce! Je n'ai jamais vu autant d'horreurs : j'ai vraiment eu l'impression d'être dans un train fantôme. Mais au moins, cela va donner une nouvelle jeunesse à ta prose anti-rémoise, et de cela, je m'en délecte à l'avance...
- Je lis aussi : "démocratiser la culture auprès de la population locale et taxer au maximum le touriste (mal informé!), politique à laquelle j'adhère à 100%". Je pense que tu y adhéreras moins quand tu iras en Italie. Dix jours à Sienne et Florence m'ont côuté l'an dernier 150 euros, rien que pour la visite des musées et des églises! Je n'ai jamais eu autant l'impression de ressembler à un pigeon qu'à ce moment-là de ma vie.
-Enfin moi aussi j'adhère à tout ce que tu dis contre la gratuité des musées (même si je suis toujours prompt à t'en faire profiter), mais il faut souligner que cette mesure est, comme la fin de la pub dans la télé publique, un prélude à la privatisation de certains musées car en privant les musées de ressources financières propres, on ampute leur autonomie, on les limite dans leur développement qui assure leur rayonnement, on les rend plus dépendants du pouvoir... Ah! démagogie, quand tu nous tient... Un conseil à tous : n'allez pas dans les musées gratuits, parce que c'est là-dessus qu'Albanel sera jugée, et a priori elle a des chances sérieuses de gicler au prochain remaniement...
Alors... Répondons dans l'ordre...
Personnellement, vu ma consommation, je suis prêt à payer entre 50 et 80 euros par an en tarif jeune, ne serait-ce que parce que je paye déjà 60 euros par an pour avoir les cartes pour Beaubourg, le Grand-Palais et Orsay...
(carte que je n'ai pas prise finalement...)
Par conséquent, une fourchette entre 100 et 150 euros pour l'année pour les adultes semble donc être une bonne estimation ! C'est sûr que cela parait énorme... Mais pourquoi pas proposer la carte tarif réduit aux ménages pas imposables, aux demandeurs d'emploi et autres cas particuliers ?
Par ailleurs, l'inscription pour la carte jeune pourrait se faire directement dans les écoles, dans les collèges, dans les lycées, dans les universités...
Il fait bien voir que plus il y aura du monde à en profiter et plus les revenus de la carte seront importants...
Par ailleurs, j'admets qu'il y a des pays comme l'Italie (n'oublie pas que j'ai été à Rome) qui profite de manière un peu abusive des touristes... mais rien ne nous empêche de promouvoir ensuite une Museumkaart au niveau européen !^^
Enfin, je reconnais que ça me gêne de profiter des musées nouvellement gratuits (j'irais quand même jeter un coup d'oeil au musée du Tau malgré tes critiques, au moins 10 ans que je n'y ai pas mis les pieds...) et de participer ainsi aux éventuels bons résultats de l'actuelle ministre de la culture... Mais si elle vient à "gicler" de toute façon, par qui sera-t-elle remplacée ? Pas sûr que son remplaçant sera forcément mieux...
C'est vrai qu'une museumkaart au niveau européen est une excellente idée. J'ai vraiment hâte que tu deviennes commissaire européen à la culture car si on doit attendre que cette idée fasse son petit bonhomme de chemin de la blogosphère jusqu'au conseil européen (en passant auparavant par un conseil de quartier, un conseil national du parti socialiste, 15 conseils des ministres, j'en oublie sûrement d'autres...) je ne suis pas sûr de voir cette mesure entrer en vigueur de mon vivant...
Je n'oublie pas que tu es allé à Rome, mais Rome est une des villes les moins chères d'Italie, en comparaison de Florence ou Venise... Les églises ne sont pas payantes, alors qu'elles abritent des tonnes de Caravage, tandis qu'à Florence tu es obligé de racker un max pour cinq mètres linéaires de Masaccio. Mais, bon...
Sinon, malgré tout le respect que je dois à ma ministre de tutelle, je souhaite que cette c... d'Albanel fasse ses clics et ses clacs le plus vite possible... Par qui sera-t-elle remplacée? Ben par Jack Lang pardi (voyons Antoine, je t'ai connu plus perspicace)! qui n'est plus à une turpitude près pour avoir son petit maroquin et son petit chauffeur.
Sur ce, bon we à Reims!
Oui c'est vrai qu'à Rome, les églises ne sont pas payantes... Et c'est moitié prix pour les étudiants dans les musées... Je note dans un coin : attendre d'être millionnaire pour aller à Florence...
Et effectivement, j'ai manqué de jugeotte sur ce coup là... Sur ce je file, faut que j'aille me faire comptabiliser 10 fois à Guimet aujourd'hui pour empêcher Jack de se travestir une fois de plus...^^
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