18 mars 2008

Marie-Antoinette

J'ai toujours eu du mal à comprendre la fascination que peut exercer Marie-Antoinette. Ceux qui la considèrent comme une victime ont-ils déjà lu un livre d'histoire ? Ceux qui la plaignent ont-ils déjà eu une pensée pour les millions de parisiens qui mourraient de fin pendant que la reine se gavait et dépensait à tort et à travers pour des babioles ? J'ai donc eu un peu de mal avec le ton un peu condescendant et victimaire des cartels d'information. Elle est passée à l'échafaud ? Et alors ? Elle n'a eu que ce qu'elle méritait. Voilà ce que je pouvais dire en guise de préambule...Cela étant dit, l'exposition du Grand Palais brille par sa scénographie, sa mise en espace théâtralepresque impeccable. Trois phases de sa vie, trois types de décor, une vie en forme de pièce de théâtre en trois actes. L'enfance (un dédale de pièces symbolisant un appartement royal), la vie de château (une ambiance champêtre pour rappeler les jardins du Petit Trianon), le déclin de la monarchie (avec un long couloir se rétrécissant vers la mort, seule issue possible). L'exposition relève davantage du travail d'un historien que d'un commissaire d'exposition classique. De multiples peintures, meubles, vaisselles, lettres, gravures réunis pour raconter la vie de Marie-Antoinette. Chronologiquement, le visiteur découvre des petits bouts de vie, des petites bribes censées permettre d'éclairer la personnalité de la reine. Mais c'est là que le bas blesse. L'exposition n'apprend rien que l'on ne sache déjà. Elle se contente de juxtaposer des documents - comme des pièces à conviction - sans jamais dévoiler quoi que ce soit.
Une exposition superficielle pour illustrer la vie d'une reine superficielle ? Une exposition misant sur les apparences pour combler l'absence de fond ? Une exposition hors de prix pour témoigner du faste de la cour ? Une exposition sans grande valeur artistique, sans grand intérêt historique et dont la scénographie originale laisse rapidement découvrir ses défauts : des salles trop petites, des enclaves ne facilitant pas la visibilité des œuvres, des cartels placés trop bas et écrits trop petits, des salles artificiellement plongées dans l'obscurité. Et je n'y ai même pas été en fin de semaine...

A noter que vous pouvez télécharger le commentaire de l'exposition sur le site internet du Grand Palais moyennant 3 euros ! Et, je me suis rendu compte que le téléchargement des explications des expositions passées était gratuit !

J'en profite pour ajouter que j'ai été éberlué par le nombres ahurissant de commentaires effarant laissés sur le livre d'or annonant des Vive la Reine pathétiques ou plaignant la tragique destinée de la famille royale. Je ne soupçonnais pas des relents monarchistes aussi vivaces en 2008...

En espérant que l'exposition sur la figuration narrative relève un peu le niveau...