07 avril 2009

La Passion selon Saint-Matthieu

Lorsque l'on évoque Saint-Matthieu devant moi, mon esprit fait instantanément le rapprochement avec le film de Pier Paolo Pasolini et j'étais donc loin d'imaginer que Jean-Sébastien Bach avait composé deux passions, l'une selon Saint-Jean et l'autre selon Saint-Matthieu. C'est donc la seconde que j'ai eu la chance de voir grâce à Jean-Michel au théâtre de Poissy, dans le trou du cul des Yvelines où je m'étais déjà rendu pour découvrir la Villa Savoye.

Lorsque j'appris la durée du concert (3 heures entrecoupées d'un entracte d'une vingtaine de minutes), je blêmis légèrement. Pourtant, force est de constater que je ne me suis pas ennuyé une seconde, littéralement emporté par la musique de Bach joué par une orchestre baroque de qualité, l'Orchestra of the Age of Enlightenment. Et à cette musique (divine lors de certaines arie) s'ajoute évidemment les voix remarquables des chanteurs, notamment les chanteurs masculins comme Roderick Williams (un Christ noir beau comme un Dieu !) et Mark Padmore. Ce dernier, admirable dans les passages de l'évangéliste, portait en plus une triple casquette ce soir, celle de chanteur, celle de directeur musical et celle de choriste car il a tenté (et réussi) le pari un peu fou de se passer des choeurs et de faire jouer les passages habituellement chantés par des choeurs par les autres chanteurs.

Un seul regret : l'absence de sous-titres (ou sur-titres) empêchant de suivre l'avancement du récit. Effectivement, même si tout le monde connait grossièrement le déroulement de la passion du Christ, je pense que le concert aurait gagné en intensité avec une traduction littérale du livret,  en version allemande dans le programme vendu avant la représentation.