20 août 2009

Praha, Praze, Prahou, Prahy

Le voyage a été dur. Impossible de fermer l'oeil de la nuit. Une chaleur insoutenable. Un bruit permanent. Une couchette dure comme du béton. C'est pourquoi l'arrivée à Prague fut perçue comme une bénédiction. Nous ne savions pas encore ce qui nous attendait. Aucune carte dans le Routard. Nous tentons donc de rejoindre notre auberge, normalement située pas trop loin, à pied après avoir repéré les grands axes que nous devions suivre. Pourtant, arrivés au Vaclavské Nam, je ne peux m'empêcher de descendre la rue, au mépris de l'itinéraire préalablement choisi. Et ensuite, c'est la débandade. Pendant 1h30, nous foulons le sol praguois, sans aucun moyen de nous repérer. Nous demandons notre direction à des policiers ou des passants. Aucun ne semble connaître Karlovo Namesty. Les avis divergent, les indications s'opposent. Jusqu'à ce que l'on demande à une petite vieille – annonant "Jacques Chirac" dès qu'elle a su que nous étions deux frankusky – qui, après nous avoir proposé de nous y accompagner, a fini par nous expliquer voyant qu'elle marchait nettement moins vite que nous. Une fois nos bagages déposés et nos corps lavés, nous nous sommes mis à arpenter les rues praguoises. Comme nous avions trois jours – au lieu de deux dans nos précédents lieux de villégiature – nous avons pu davantage prendre notre temps. Et il faut bien reconnaître que la ville garde en son sein un certain nombre de merveilles, de la Staromestske Nam et sa fameuse tour astronomique à son quartier juif, « aux cendres encore brulantes ». Malheureusement, ici, la kippa donnée (louée) est nettement moins sexy qu'à Cracovie.Bien que les prix des restaurants soient bien plus élevés qu'en Hongrie ou qu'en Pologne, nous y avons passé beaucoup de temps (notamment au Mlejnice et ses spécialités de pommes de terre, notre cantine praguoise), à dévorer de bons petits plats, abreuvés de Pilsner, de Gambrinus, de Staropramen ou de Velkopopovicky Kozel. Et c'est donc le ventre lourd que l'on a visité le Musée Mucha (pas inoubliable), le Galerie Nationale d'Art Moderne (Veletrzni Palac : sensationnel !) ou encore le château et ses différentes composantes : la Cathédrale Saint-Guy, la Basilique Saint-Georges, l'Ancien palais royal et enfin, la Ruelle d'or au charme certain malgré son flot incessant de touristes.Le dernier jour, nous avons même loué un pédalo afin d'avoir de nouveaux angles de vue sur le Karluv Most ou encore le château, espérant retrouver les mêmes sensations de folie que sur notre bringo hongrois. Malheureusement, il faut bien reconnaître qu'un pédalo est nettement moins amusant qu'un bringo et que la chaleur qu'il faisait ce jeudi-là était particulièrement éprouvante. Le jeudi est également le jour de notre départ vers d'autres horizons, en l'occurrence l'Italie et sa « capitale de la mode » : Milan. Pourtant, on a bien cru ne jamais arriver à Milan. Lorsque nous arrivons à l'aéroport, nous touchons du bois. Pas de problème lors de l'enregistrement comme à l'aller. Jusqu'à la dernière seconde, nous avons cru qu'aucun incident ne viendrait troubler notre voyage. Lorsque les portes se sont ouvertes et que nous sommes montés dans la navette, nous avons vraiment cru que nous allions décoller à l'heure. Pourtant, à peine étions nous installés dans la navette devant nous conduire jusque l'avion qu'un message nous informe que nous devons retourner dans le terminus. Une trentaine de minutes s'écoulent avant que le mot maudit s'affiche sur l'écran : CANCELLED. Je peste. Je fulmine. Je regarde ma montre. 19H30. Avec un peu de chance, on peut peut-être avoir un train de nuit nous permettant d'arriver le lendemain matin à Milan. Heureusement, après trente minutes de tractations, nous apprenons que l'avion décollera à 23h. Soit quatre heures de retard. Et pour se faire pardonner, Sky Europe nous offre 180 couronnes (7 euros) à dépenser dans le self de l'aéroport ; indéniablement le plus mauvais repas de notre séjour.

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