29 mai 2007

No place for M&M's !

Amira Behbehani

La Mort ! Je n'aime pas la Mort ! Je fuis la Mort ! Je n'arrive pas à faire face à la Mort ! Je suis pitoyable face à la Mort ! Je n'aime pas parler de la Mort ! La Mort ! Je suis obligé de faire le clown. Je suis obligé de plaisanter. Je suis obligé de dire des phrases que je regrette après. Navrant, je suis navrant ! Jusqu'à présent, j'ai été assez protégé face à la Mort ! La Mort avec un M majuscule, celle qui fauche ceux qu'on aime sur son passage… Quand j'étais jeune j'ai perdu mon arrière-grand-mère… Je ne m'en souviens plus trop… Je me souviens de ma mère qui avait de la peine, de mon frère qui pleurait mais moi je ne ressentais rien… Je ne savais pas quoi dire… Je n'avais pas vraiment envie de réagir… Je ne voulais pas entendre parler de la mort… Plus tard, ce fut la voisine de mes grands-parents en Bretagne… Une vraie bigoudène avec la coiffe et tout… Elle était gentille, elle m'aimait bien… Je crois que j'ai été triste, je crois que j'avais de la peine… J'ai été à l'enterrement… C'était glauque ! Il y avait que des vieux ! C'est la seule fois où j'ai été à un enterrement… Je n'aime pas les enterrements ! J'abhorre le noir ! Moi, j'aime le rose ! Puis, ce fut mon voisin de Reims, un vieux monsieur très gentil ! Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai rien trouvé de mieux à faire que de tenir des propos cyniques qui me font gerber quand j'y repense, de l'humour noir, encore plus noir que le corbillard qui l'a emmené jusqu'au cimetière…

Quand un ami me dit qu'il vient de perdre un être cher, je ne sais jamais quoi dire ! Je reste muet ! J'ai pas envie de ressortir la même chose que 90% des blaireaux : "toutes mes condoléances et blablabla" ! Je n'aime pas les formules convenues, les phrases toutes faites, les sentiments formatés… Et vu que je trouve rien à dire je ne dis rien ! C'est frustrant de ne pas savoir réagir dans ces situations là... Ne pas pouvoir être rassurant, ne pas savoir être réconfortant quand les personnes qu'on aime ont besoin de nous ! Ils doivent me considérer comme malpoli, comme égoïste, comme insensible, comme terriblement cynique… En fait, c'est juste que je vis dans un monde dans lequel la Mort et la Maladie n'ont pas leur place !

Face à la Maladie aussi je suis affligeant ! Je n'arrive pas à m'y intéresser ! Je connais des gens qui sont capables de parler pendant des heures de leurs problèmes de santé (ma mère la première…), de montrer de la compassion, de l'empathie pour des malades… Moi je n'y arrive pas ! Je trouve ça chiant, je trouve ça malsain, je trouve ça écoeurant ! Je crois que je suis en bonne santé et je n'imagine pas une seule seconde ne pas l'être ! Quand ma grand-mère a été malade ces deux dernières années, je n'ai pas pris une seule fois de ces nouvelles… Pourtant je l'aime ma grand-mère ! Et puis pareil avec C., mon copain depuis la maternelle… Une seule fois ! Une seule fois je lui ai demandé comment évoluait sa maladie… Et le pire c'est que ça m'a coûté de demander… Je craignais sa réponse, je craignais ma réaction… Je suis lâche face à la Maladie ! Je suis lâche face à la Mort !

Le pire c'est qu'au cinéma, je n'aime que les films où la Mort est omniprésente ! Si personne ne meurt, le film ne peut pas être un bon film ! Il faut que je pleure ! Il faut que je verse les larmes que je n'arrive pas à verser dans la vraie vie ! Il faut que j'éprouve de la compassion, de l'empathie pour des personnages à défaut d'en éprouver pour des personnes ! C'est terrible d'être aussi maladroit par rapport à quelque chose qui me dépasse ! Comme si fermer les yeux sur le Mort allait faire reculer la Mort ! Vous allez me dire qu'il vaut mieux avoir peur de la Mort plutôt que se complaire dans une existence morbide mais bon, au plus profond de moi, je ne suis pas sûr que ça soit la bonne solution… Ainsi, si la Mort est omniprésente dans mes nouvelles, c'est pour évacuer la Mort de la réalité, c'est pour que la Mort ne vivote que dans l'Art, dans le Cinéma, dans la Littérature… J'écris la Mort pour vivre la Vie !

Je redoute ma réaction quand j'apprendrai la mort de mes grands-parents ! Ça finira bien par arriver un jour ou l'autre (le plus tard possible sera le mieux !) et j'éprouverai de la peine, beaucoup de peine ! C'est sans aucun doute les membres de ma famille qui comptent le plus pour moi ! Et j'ai peur, j'ai peur d'être nul, j'ai peur d'être cynique, j'ai peur d'être incompris… J'ai peur qu'autour de moi on ne comprenne pas que ce cynisme est un bouclier contre la Mort, un bouclier contre le fini de la Vie ! Mon texte n'a ni queue, ni tête, ni début, ni fin… J'aime ce qui n'est pas fini ! J'aime ce sentiment de pouvoir profiter de manière illimitée (le cinéma, le restaurant chinois, emule…) et la Mort est un obstacle à ce sentiment, la Mort me rappelle constamment qu'on a qu'une vie, que le monde est une entité finie !

25 mai 2007

Les Justes

Ce soir, j'ai assisté (avec ma gentille voisine qui a accepté de m'accompagner...) à l'une des plus belles pièces qu'il m'ait été donné de voir cette année... Ainsi, j'ai assisté à l'antépénultième représentation de la pièce Les Justes d'Albert Camus au Théâtre de l'Athénée ! Vu que j'avais vraiment adoré lire la pièce il y a quelques mois, j'avais peur d'être déçu par la représentation... Il n'en a rien été... Même si la mise en scène de Guy-Pierre Couleau était assez académique, le texte prend toute sa résonnance dans la bouche des acteurs... C'est un texte fait pour être joué et c'est bien dommage que la pièce ne soit restée qu'un mois à l'affiche...
De manière très synthétique, la pièce est un grand débat, un conflit de haut vol sur l'acte révolutionnaire en lui-même... Religion, philosophie, politique, amour... Chaque réplique soulève une question fondamentale... Quand un des personnages développe une thèse, un autre développe alors immédiatement l'antithèse... C'est vraiment puissant car c'est au spectateur de prendre position et de s'interroger sur soi, sur le terrorisme, sur ses croyances, sur ses certitudes, sur ses convictions, sur ses limites... La fin justifie-t-elle les moyens ?
Un petit mix des répliques les plus marquantes permet de mieux saisir la force qui se dégage de la pièce... «C'est facile, c'est tellement plus facile de mourir de ses contradictions que de les vivre.», «J'ai compris qu'il ne suffisait pas de dénoncer l'injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre.», «La liberté est un bagne aussi longtemps qu'un seul homme est asservi sur la terre.»Tuer pour que la terre, enfin, se couvre d’innocents.». Ainsi, en explorant les peurs et les doutes de ces personnages, leurs regrets et leurs rêves, Camus se penche sur la résistance et la révolte... La poésie est révolutionnaire et le théâtre de Camus l'est indubitablement aussi ! Sans aucun doute l'une des plus belles pièces jamais écrites... J'ai d'ailleurs commencé Caligula ce matin en espérant que je ne serai pas déçu...
J'ai trouvé tous les acteurs excellents et en particulier Frédéric Cherboeuf. On éprouve de l'empathie, de la sympathie pour eux... Ce sont des terroristes mais au plus profond de moi, j'étais incapable de les condamner... Ce sont avant tout des résistants, des utopistes, des rêveurs...
Bref, une pièce terriblement émouvante (il m'a fallu plusieurs minutes pour reprendre mes esprits après le "Tout sera plus facile, maintenant" laché par Dora...), très enrichissante (je pourrais passer des heures à parler de chacun des thémes abordés par la pièce...) et toujours d'actualité ! Ecrite en 1949, se passant en 1905, la situation décrite ressemble étrangement à ce qu'il se passe aujourd'hui en Iran ou ailleurs, dans ces pays où le nombre de femmes terroristes ne cessent d'accroitre !
«Mourir pour l'idée, c'est la seule façon d'être à la hauteur de l'idée.»

23 mai 2007

The Klaxons

Me voilà reviendu du concert de Klaxons à La Cigale ! C'était la première fois que je mettais les pieds dans cette salle de concert et c'est vrai qu'elle est vraiment géniale ! Bonne ambiance, bon son et surtout un groupe génial en live... Evidemment le concert était un peu court (un peu moins d'une heure...) mais j'ai rarement connu une heure aussi intense... Peu après le célèbre morceau Magick, j'ai cru que j'allais tomber dans les pommes... Mon coeur battait à 1000 battements par seconde... Les gens me poussait, je vascillais mais je ne faiblissais pas... J'ai fini le concert un peu à la ramasse, oscillant dangereusement et manquant de tomber à plusieurs reprises...



Cela étant dit, je suis vraiment content de les avoir vu sur scène... Ils paient pas de mine mais c'est vraiment un groupe à voir en live... Leur album est bon mais leur live est excellent... Dès la première gratouille sur la guitare, la fosse est entrée en transe... Pendant une demi-heure, le rythme ne faiblira pas... Slam, pogo, saut, ça virevolte dans tous les sens...

Il faut dire que la première partie n'avait vraiment rien d'enthousiasmante... Les Metronomy ont dû être compositeurs pour Game Boy ou Super Nintendo dans une vie antérieure... Du son électronique un peu gadget, assorti à des chorégraphies super ridicules et un déguisement qui fait de la lumière... C'est vraiment un groupe à prendre au second degré pour apprécier... Je vous laisse d'ailleurs apprécier leur premier clip : Trick or Treatz !




Encore une fois, j'ai beaucoup transpiré pendant le concert et le retour en métro a été plus que difficile surtout que j'avais un peu mal à la tête... Enfin heureusement, grâce à l'irresistible humour de Thomas et de Romain (le frère de la copine de Thomas...), je suis bien rentré pour vous écrire cette petite note nocturne...

19 mai 2007

Cravate moi !

Je sais pas si vous avez remarqué mais je traverse une longue phase où je n'ai strictement rien à raconter... Comme je n'ai toujours rien à raconter mais que je ressens l'impérieux et aliénant besoin d'écrire, je vais vous parler du nœud de cravate !
J'ai échappé au stage photocopies à la Défense, je n'ai pas de mariage prévu dans les mois à venir, pas d'entretien d'embauche mais aujourd'hui, j'ai appris à faire le nœud de cravate ! Depuis quasiment deux ans, j'arbore fièrement ma cravate Pimkie (oui oui celle achetée 6€) en conservant toujours le même nœud coulant fait par mon oncle... Cependant, après deux ans d'utilisation pas très régulière, le nœud commençait à fatiguer... Il me fallait réagir, il me fallait faire preuve de talent, il me fallait réaliser moi-même mon nœud de cravate ! Comme chacun le sait, il existe plusieurs manière de réussir un nœud de cravate !

J'ai donc appris deux méthodes basiques et efficaces de faire un nœud de cravate...
Mon préféré, c'est le double-simple... En effet, il est plus décontracté dans son allure que le nœud simple... Le nœud double simple s'accorde parfaitement avec les cols italiens et les cravates un peu fines, or je ne porte que des cravates fines, bien moins austères et tout simplement plus sexy sur mon corps musclé... Simple et rapide à faire, il doit idéalement tomber impeccablement entre les deux parties du col pour cacher le dernier bouton de la chemise. Enfin ça c'est la théorie parce que je suis incapable de fermer le dernier bouton de la chemise et de serrer le nœud de cravate... J'ai l'impression d'étouffer, j'ai l'impression de ne plus être libre... Je me sens comme asservi, soumis à la cravate, symbole par excellence de tout ce que j'exècre... Pour vous en convaincre, je vous invite à aller lire une nouvelle que j'ai écrite il y a quelques temps déjà : L'étranger !Malgré ma haine de la cravate et de tout ce qu'elle représente, j'ai également appris une méthode beaucoup plus simple et beaucoup moins exigeante pour réaliser un nœud de cravate parfait ! C'est un nœud royal, le nœud demi-windsor ! Par sa taille moyenne, il s'accorde idéalement avec la plupart des cravates et des cols de chemise... C'est le nœud par excellence pour les grandes occasions... Bref, vous voilà paré pour affronter n'importe quelle situation inextricable dans laquelle vous vous seriez malencontreusement laissé entraîner (entretien, stage pourri, mariage, anniversaire, soirée costumée, bal...). J'espère que vous apprécierez les photos de la Saint-Sylvestre 2006 ressortie pour l'occasion... Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas dénudé sur mon blog et j'avais peur que cela finisse par paraitre suspect à mon lectorat crypto-gay !

13 mai 2007

Le Partage de Midi

Nouvelle pièce à la Comédie Française avec Le Partage de Midi de Paul Claudel ! C'est la présence de Marina Hands, la récente césarisée pour son rôle dans Lady Chatterley, qui m'a motivé à voir cette pièce ! Il faut reconnaitre qu'au premier abord, ce texte de Paul Claudel n'est vraiment pas évident à saisir... Cependant, des passages magnifiques ponctuent la pièce comme ce sensuel (voire érotique) dialogue entre Mesa et Ysé dans le cimetière de Hong Kong ! C'est vraiment le moment fort de la pièce... La fin est également intense et prenante mais malheureusement ce trop grand rapport avec ce Dieu omniprésent avait légèrement tendance à m'agacer...

Il faut dire aussi à ma décharge que les 2H15 de représentation sont vraiment rythmées et qu'il est impossible de décrocher tant Marina Hands est magnétique ! Je ne la trouve pas belle, je ne l'aime pas particulièrement mais il faut bien reconnaitre qu'elle dégage quelque chose d'assez exceptionnel ! A ses côtés, les 3 acteurs tentent de survivre... Hervé Pïerre (Amalric) et Christian Gonon (De Ciz, le mari de Ysé) s'en sortent pas trop mal mais malheureusement Eric Ruf (Mesa) est un peu fade et monocorde ! En plus, il a buté à de très nombreuses reprises et je trouve ça décevant... En effet, il a un rôle majeur et sa piètre performance m'a un peu gâché la pièce ! Il manquait de sincérité, de passion dans sa manière de jouer...
Comme d'habitude, les décors sont très sobres mais une fois de plus percutants... Avec pas grand chose, le metteur en scène (Yves Baunesne) arrive à poser des lieux, des situations dramatiquement chargés d'émotions ! Le texte est peut-être un chouilla compliqué ce qui gâche un peu le rapport entre les acteurs et le public mais je dois reconnaitre que j'ai vraiment été sidéré par la puissance et l'intensité de certaines scènes ! Une illustration très juste de l'amour, du désir, de la passion !

11 mai 2007

The Air is On Fire

Fascinantes, surprenantes, saisissantes, autant d'adjectifs pour qualifier les toiles de David Lynch exposées à la Fondation Cartier ! Dès l'entrée, j'ai été subjugué par la puissance qui se dégageait des toiles très sombres du célèbre réalisateur américain ! Je n'arrive pas vraiment à décrire ce que j'ai ressenti mais cela ressemble à un mélange de fascination auto-destructrice et d'étouffement salvateur ! On sent que le sujet est très noir, très sombre, très violent... Maisons qui brulent, femmes battues, violées, hommes tués... Le ton noir donne le ton de l'exposition ! Quelques petites touches d'humour par-ci par là mais il est évident qu'on est pas là pour rigoler ! David Lynch est torturé et nous torture avec ces oeuvres... Je n'ai pas trop aimé ces photographies porno détournées (distorded nudes) mais tout le reste m'a indéniablement séduit comme ces nouvelles oeuvres constituées de photographies détournées, de vieux vêtements, d'objets réels et parées de petites phrases percutantes ! Le clou de l'exposition : les titres donnés aux différentes toiles, inscrit sur le côté avec de petites lettres dactylographiées... Lyrique et terriblement destabilisant : David Lynch est un grand peintre ! Ces toiles m'ont intrigué, m'ont envouté, m'ont subjugué pour finalement me toucher et ne plus me lâcher... Il est clair que je ne suis pas près d'oublier cette exposition notamment grâce à la musique assourdissante omniprésente tout au long de la visite de ce rez-de-chaussée dément !Je ne m'attendais pas à découvrir un artiste aussi complet... Sa folie créative n'est plus à prouver... J'ai vu tous ces films et il est indéniable qu'ils n'ont pu sortir que d'un esprit particulièrement dérangé (dans le bon sens du terme évidemment !). Cependant, je ne suis pas fan des oeuvres les plus déroutantes de David Lynch, des oeuvres les plus incompréhensibles ! Tout au long de l'exposition, je me suis amusé à chercher les analogies qui existent entre ces gribouillis, ces griffonages sur des serviettes en papier, des boites d'allumettes, des bouts de papier et son impressionnantes filmographie ! Un sport intellectuel enrichissant et assez intense notamment au rez-de-chaussée où sont présentées plus de 500 dessins vraiment étranges, parfois malsain et parfois très drôles... Au sous-sol, des dizaines de photographies de l'artiste ! Je n'ai jamais réussi à m'intéresser à la photographie et Lynch ne sera pas un déclic ! Evidemment, il est intéressant de voir sa vision de la désindustrialisation de la ville de son enfance mais je n'ai pas réussi à accrocher à ces photos en noir&blanc comme je n'ai pas réussi à accrocher à ses photos de femmes nues aux formes généreuses ! Il y a également pas mal de dessins qui confirment l'indéniable talent polyforme de Lynch ! Deux-trois peintures plutot bien foutus et surtout la reconstitution d'une chambre pour enfant à partir d'un dessin de Lynch ! Autour de cette chambre sont déclinés des dizaines de petits dessins assez choquants et dérangeants... Certains rappellent indéniablement l'oeuvre de Salvador Dali... Je sais pas pourquoi mais à plusieurs reprises pendant l'exposition, j'ai découvert des analogies entre les deux artistes !C'est également au sous-sol que nous attend une reconstitution du fameux théâtre d'Eraserhead dans lequel est installé un écran de cinéma... Je m'installe à l'instant même où commence Dumbland, une mini-série animée créée par Lynch ! C'est hilarant ! Je me suis vraiment bien marré ! Ensuite, on a eu droit à 6 courts-métrages experimentaux chiants et incompréhensibles ! J'en avais déjà vu un ou deux sur internet en plus et cela m'avait déjà fait chier à l'époque ! Heureusement, cette demi-heure de torture est suivi par les deux premiers courts-métrages de David Lynch : Six Men Getting Sick et The Alphabet (malheureusement, le musée fermait et je n'ai pas pu voir The Grandmother) où l'on retrouve tout le génie du grand maitre du cinéma américain ! Le seul reproche que j'oserais faire à la Fondation Cartier est de ne même pas avoir pris la peine de sous-titrer les films... Pour Dumbland, je n'ai eu aucun problème à comprendre (un mot sur deux est un FUCK) mais pour les films experimentaux, j'étais complètement largué !


Bref, une exposition que je vous conseille tout particulièrement... Il ne reste plus que deux semaines pour la voir mais cela vaut réellement le coup d'oeil ne serait-ce que pour la mise en scène intéractive proposé par David Lynch himself ! Plus qu'un hommage ou qu'une quelconque explication de la filmographie de Lynch, l'exposition permet de découvrir un artiste, un artiste complet à la fois réalisateur, peintre, dessinateur, photographe doué d'une imagination débordante, d'une folie prononcée et indubitablement d'un talent et d'un génie incontournable !

08 mai 2007

Kaiser Chiefs

Petit à petit, je reprends mon rythme de croisière niveau concert ! En effet, aujourd'hui, je profitais d'invitations VIP (Very Intelligent People) pour assister à une "Trabendo Session", un concert live enregistré pour Europe 2 TV ! Le groupe du jour n'est d'autre que mes chouchous de Leeds : les Kaiser Chiefs ! Je les adoooore ! Leurs deux albums sont excellents et il y a une bonne dizaine de chansons qui pourrait facilement être des singles ! D'ailleurs, j'avais été les voir l'année dernière au Bataclan et ce fut l'un de mes plus beaux concerts !

Aujourd'hui, je reviens mitigé de ce live ! Evidemment, je suis ravi d'avoir pu les voir sur scène, ravi d'avoir encore une fois pénétré dans la mythique salle du Trabendo, ravi de passer à la télé dans quelques mois (j'étais au deuxième rang donc il parait inconcevable que je ne passe pas lors de la retransmission...), ravi d'y avoir assister gratuitement, ravi du son et du jeu de lumière excellents, ravi des chansons... En parlant de chanson, je suis heureux car ils ont joué tous mes morceaux préférés :

Everyday I love you less a less
I predict a riot
Ruby
Oh my God
The Angry Mob

Malheureusement, j'ai également était un peu déçu car le concert a duré à peine une heure (moitié moins qu'au Bataclan alors qu'ils ont sorti un nouvel album depuis...), qu'il n'y avait pas de fosse et pas d'ambiance dans le public, que je n'ai pas pu sauter, pousser, faire des pogo dans la foule en liesse et surtout que j'avais vraiment l'impression que le chanteur ne se donnait pas à fond ! Lui qui est généralement excité, comme en transe devant son public était tout calme, tout doux, mal rasé, un peu bourré, fatigué et j'avais vraiment l'impression qu'il était malade et qu'il aurait préféré être au fond de son lit que sur scène... Il bougeait à peine derrière son micro... Il esquissait deux/trois mots par ci par là mais je n'avais guère l'impression de me retrouver face à l'inénarrable Ricky Nilson !
Je vous invite donc à découvrir rapidement leurs deux albums qui sont tout simplement exceptionnels ! Kaiser Chiefs s'impose véritablement comme un des meilleurs groupes pop/rock à l'heure actuelle... ils sont presque aussi bon que Franz Ferdinand !

J'en profite pour vous implorer de faire une standing ovation à David qui m'a permis de voir ce concert en m'offrant ses invitations ! Je le remercie très très fort car j'adooore ce groupe et que malheureusement, je ne pourrais pas aller les voir quand ils repasseront à Paris début juin ! Comme quoi les sarkozystes ne sont pas (tous) mauvais !^^

07 mai 2007

J'ai la rage !

Pays de merde ! Français de merde !
Ce soir, j'ai presque honte d'être français !

La rumeur circulait sur internet depuis 18h00 : Sarkozy l'emporterait haut la main avec près de 53% des voix ! Je faisais mine de ne pas y croire mais au plus profond de moi, je savais que c'était vrai ! A 20h00, le visage haineux de Sarkozy est apparu sur ce corps trop grand pour lui, dans ce costume qu'il ne mérite pas ! L'instant tant redouté est arrivé : le Mal, la Corruption, l'Hypocrisie, le Racisme, le Pouvoir de l'Argent, le Pouvoir des Médias a pris place à l'Elysée ! Il y a quelques années, l'auteur Fabrice Melquiot (l'auteur notamment de Marcia Hesse que j'ai vu deux fois au théâtre) écrivait dans la pièce Tasmanie : "Si tu parviens à fasciner les hommes de ce pays pour le pire d'eux-mêmes, si tu sais forcer leur admiration pour leur saloperie, si tu es capable de leur apprendre à aimer les pets plutôt que la douceur d'un mot d'amour ou une parole intelligente, alors tu as gagné". A croire qu'il avait des dons de voyance…

Il faut croire que les français ont la mémoire courte ! Passage en force du CPE, réformes des régimes de retraites, démantèlement de la Sécurité Sociale, suppression de jours fériés, remise en cause des 35 heures… Depuis cinq ans la droite détruisait à petit feu le modèle social français ! Sarkozy va achever aujourd'hui ce travail ingrat et faire de la France la petite sœur de son idole de toujours : l'Amérique de G.W. Bush ! Précarité, libéralisme, individualisme sera la devise de la France de Sarkozy ! Bienvenue dans une France sarkozyphiée où leurs profits valent mieux que nos vies !

Adieu la Culture !
La France de Sarkozy est ignorante et fière de l'être !

Adieu l'Education !
La France de Sarkozy est synonyme de répression !

Adieu le Social !
La France de Sarkozy brille par son individualisme !

Adieu le Métissage !
La France de Sarkozy se complait dans son communautarisme !

Adieu l'Espoir !
La France de Sarkozy marque un véritable retour en arrière !


Je suis dépité ! Je suis énervé ! Je suis en colère !
J'ai la rage ! J'ai la haine !

La situation est critique ! Difficile d'espérer une victoire de la gauche aux législatives même si évidemment, je voterai à gauche, voire à la gauche de la gauche ! Sarkozy va avoir les pleins pouvoirs pendant cinq ans ! Il va pouvoir faire passer en force toutes ses réformes inégalitaires… Cependant, moi, je serai dans les rues ! Non, je ne quitterai pas la France pour rejoindre Madagascar, le Canada, l'Espagne, la Suède ou même le Vénézuela comme l'annonce fièrement et naïvement des dizaines d'amis socialistes ! Je veux faire parti de la Résistance ! Je ne veux pas abandonner la France aux mains de ce fou assoiffé de pouvoir !

On ne peut pas gouverner un pays contre la moitié de sa population ! Il est évident que les 47% crédités à Ségolène Royal ne sont pas un vote de soutien mais bel et bien un vote contre Sarkozy ! Ce dernier l'apprendra à ses dépends ! Pas de réformes sans dialogue social ! S'il utilise la force, le peuple utilisera la force ! J'ai voté pour une gauche droitisée, pour une gauche "molle" afin de prévenir tout risque de révolte… Les Français ont opté pour la droite "dure", la même que celle de Berlusconi ou de Aznar que les italiens et les espagnols ont enfin réussi à éjecter des grandes instances du pouvoir ! Ils ne savent pas encore à quoi ils s'exposent ! Au plus profond de moi, j'espère un nouveau Mai 68 ! Une révolution sociale et libertaire qui éclorait en plein cœur du quartier latin et qui se propagerait sur tout le territoire, dans tous les corps de métiers, à tous les âges ! Malheureusement, quand je vois l'individualisme et la mentalité des étudiants qui m'entourent, j'ai du mal à y croire ! Allez quand même jeter un coup d'œil sur le vibrant texte de CSP appelant à "redevenir durs" !

Et je conclurais donc avec les mots de Hélène : "On vit dans une nation de tarrés et de connards !". Je n'aurai pas dit mieux !