La Mort ! Je n'aime pas la Mort ! Je fuis la Mort ! Je n'arrive pas à faire face à la Mort ! Je suis pitoyable face à la Mort ! Je n'aime pas parler de la Mort ! La Mort ! Je suis obligé de faire le clown. Je suis obligé de plaisanter. Je suis obligé de dire des phrases que je regrette après. Navrant, je suis navrant ! Jusqu'à présent, j'ai été assez protégé face à la Mort ! La Mort avec un M majuscule, celle qui fauche ceux qu'on aime sur son passage… Quand j'étais jeune j'ai perdu mon arrière-grand-mère… Je ne m'en souviens plus trop… Je me souviens de ma mère qui avait de la peine, de mon frère qui pleurait mais moi je ne ressentais rien… Je ne savais pas quoi dire… Je n'avais pas vraiment envie de réagir… Je ne voulais pas entendre parler de la mort… Plus tard, ce fut la voisine de mes grands-parents en Bretagne… Une vraie bigoudène avec la coiffe et tout… Elle était gentille, elle m'aimait bien… Je crois que j'ai été triste, je crois que j'avais de la peine… J'ai été à l'enterrement… C'était glauque ! Il y avait que des vieux ! C'est la seule fois où j'ai été à un enterrement… Je n'aime pas les enterrements ! J'abhorre le noir ! Moi, j'aime le rose ! Puis, ce fut mon voisin de Reims, un vieux monsieur très gentil ! Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai rien trouvé de mieux à faire que de tenir des propos cyniques qui me font gerber quand j'y repense, de l'humour noir, encore plus noir que le corbillard qui l'a emmené jusqu'au cimetière…
Quand un ami me dit qu'il vient de perdre un être cher, je ne sais jamais quoi dire ! Je reste muet ! J'ai pas envie de ressortir la même chose que 90% des blaireaux : "toutes mes condoléances et blablabla" ! Je n'aime pas les formules convenues, les phrases toutes faites, les sentiments formatés… Et vu que je trouve rien à dire je ne dis rien ! C'est frustrant de ne pas savoir réagir dans ces situations là... Ne pas pouvoir être rassurant, ne pas savoir être réconfortant quand les personnes qu'on aime ont besoin de nous ! Ils doivent me considérer comme malpoli, comme égoïste, comme insensible, comme terriblement cynique… En fait, c'est juste que je vis dans un monde dans lequel la Mort et la Maladie n'ont pas leur place !
Face à la Maladie aussi je suis affligeant ! Je n'arrive pas à m'y intéresser ! Je connais des gens qui sont capables de parler pendant des heures de leurs problèmes de santé (ma mère la première…), de montrer de la compassion, de l'empathie pour des malades… Moi je n'y arrive pas ! Je trouve ça chiant, je trouve ça malsain, je trouve ça écoeurant ! Je crois que je suis en bonne santé et je n'imagine pas une seule seconde ne pas l'être ! Quand ma grand-mère a été malade ces deux dernières années, je n'ai pas pris une seule fois de ces nouvelles… Pourtant je l'aime ma grand-mère ! Et puis pareil avec C., mon copain depuis la maternelle… Une seule fois ! Une seule fois je lui ai demandé comment évoluait sa maladie… Et le pire c'est que ça m'a coûté de demander… Je craignais sa réponse, je craignais ma réaction… Je suis lâche face à la Maladie ! Je suis lâche face à la Mort !
Le pire c'est qu'au cinéma, je n'aime que les films où la Mort est omniprésente ! Si personne ne meurt, le film ne peut pas être un bon film ! Il faut que je pleure ! Il faut que je verse les larmes que je n'arrive pas à verser dans la vraie vie ! Il faut que j'éprouve de la compassion, de l'empathie pour des personnages à défaut d'en éprouver pour des personnes ! C'est terrible d'être aussi maladroit par rapport à quelque chose qui me dépasse ! Comme si fermer les yeux sur le Mort allait faire reculer la Mort ! Vous allez me dire qu'il vaut mieux avoir peur de la Mort plutôt que se complaire dans une existence morbide mais bon, au plus profond de moi, je ne suis pas sûr que ça soit la bonne solution… Ainsi, si la Mort est omniprésente dans mes nouvelles, c'est pour évacuer la Mort de la réalité, c'est pour que la Mort ne vivote que dans l'Art, dans le Cinéma, dans la Littérature… J'écris la Mort pour vivre la Vie !
Je redoute ma réaction quand j'apprendrai la mort de mes grands-parents ! Ça finira bien par arriver un jour ou l'autre (le plus tard possible sera le mieux !) et j'éprouverai de la peine, beaucoup de peine ! C'est sans aucun doute les membres de ma famille qui comptent le plus pour moi ! Et j'ai peur, j'ai peur d'être nul, j'ai peur d'être cynique, j'ai peur d'être incompris… J'ai peur qu'autour de moi on ne comprenne pas que ce cynisme est un bouclier contre la Mort, un bouclier contre le fini de la Vie ! Mon texte n'a ni queue, ni tête, ni début, ni fin… J'aime ce qui n'est pas fini ! J'aime ce sentiment de pouvoir profiter de manière illimitée (le cinéma, le restaurant chinois, emule…) et la Mort est un obstacle à ce sentiment, la Mort me rappelle constamment qu'on a qu'une vie, que le monde est une entité finie !
Quand un ami me dit qu'il vient de perdre un être cher, je ne sais jamais quoi dire ! Je reste muet ! J'ai pas envie de ressortir la même chose que 90% des blaireaux : "toutes mes condoléances et blablabla" ! Je n'aime pas les formules convenues, les phrases toutes faites, les sentiments formatés… Et vu que je trouve rien à dire je ne dis rien ! C'est frustrant de ne pas savoir réagir dans ces situations là... Ne pas pouvoir être rassurant, ne pas savoir être réconfortant quand les personnes qu'on aime ont besoin de nous ! Ils doivent me considérer comme malpoli, comme égoïste, comme insensible, comme terriblement cynique… En fait, c'est juste que je vis dans un monde dans lequel la Mort et la Maladie n'ont pas leur place !
Face à la Maladie aussi je suis affligeant ! Je n'arrive pas à m'y intéresser ! Je connais des gens qui sont capables de parler pendant des heures de leurs problèmes de santé (ma mère la première…), de montrer de la compassion, de l'empathie pour des malades… Moi je n'y arrive pas ! Je trouve ça chiant, je trouve ça malsain, je trouve ça écoeurant ! Je crois que je suis en bonne santé et je n'imagine pas une seule seconde ne pas l'être ! Quand ma grand-mère a été malade ces deux dernières années, je n'ai pas pris une seule fois de ces nouvelles… Pourtant je l'aime ma grand-mère ! Et puis pareil avec C., mon copain depuis la maternelle… Une seule fois ! Une seule fois je lui ai demandé comment évoluait sa maladie… Et le pire c'est que ça m'a coûté de demander… Je craignais sa réponse, je craignais ma réaction… Je suis lâche face à la Maladie ! Je suis lâche face à la Mort !
Le pire c'est qu'au cinéma, je n'aime que les films où la Mort est omniprésente ! Si personne ne meurt, le film ne peut pas être un bon film ! Il faut que je pleure ! Il faut que je verse les larmes que je n'arrive pas à verser dans la vraie vie ! Il faut que j'éprouve de la compassion, de l'empathie pour des personnages à défaut d'en éprouver pour des personnes ! C'est terrible d'être aussi maladroit par rapport à quelque chose qui me dépasse ! Comme si fermer les yeux sur le Mort allait faire reculer la Mort ! Vous allez me dire qu'il vaut mieux avoir peur de la Mort plutôt que se complaire dans une existence morbide mais bon, au plus profond de moi, je ne suis pas sûr que ça soit la bonne solution… Ainsi, si la Mort est omniprésente dans mes nouvelles, c'est pour évacuer la Mort de la réalité, c'est pour que la Mort ne vivote que dans l'Art, dans le Cinéma, dans la Littérature… J'écris la Mort pour vivre la Vie !
Je redoute ma réaction quand j'apprendrai la mort de mes grands-parents ! Ça finira bien par arriver un jour ou l'autre (le plus tard possible sera le mieux !) et j'éprouverai de la peine, beaucoup de peine ! C'est sans aucun doute les membres de ma famille qui comptent le plus pour moi ! Et j'ai peur, j'ai peur d'être nul, j'ai peur d'être cynique, j'ai peur d'être incompris… J'ai peur qu'autour de moi on ne comprenne pas que ce cynisme est un bouclier contre la Mort, un bouclier contre le fini de la Vie ! Mon texte n'a ni queue, ni tête, ni début, ni fin… J'aime ce qui n'est pas fini ! J'aime ce sentiment de pouvoir profiter de manière illimitée (le cinéma, le restaurant chinois, emule…) et la Mort est un obstacle à ce sentiment, la Mort me rappelle constamment qu'on a qu'une vie, que le monde est une entité finie !