30 juin 2007

Portatoes

John Bratby

Alors que d'aucuns allaient s'éclater à la Gay Pride, Antoine, lui, vivait une nouvelle aventure rocambolesque avec ses voisins... Aujourd'hui, Antoine est allé sortir ses poubelles comme presque tous les jours... Et comme presque tous les jours, il y est allé en caleçon... Le brave garçon sortait de la douche après son dur inventaire du matin dans une pharmacie de Bagnolet, surement celle où Freddy Tiffou allait acheter du doliprane... Etant un brin exhibitionniste, il décida d'offrir la vision de son corps sensuellement musclé à ses voisins... D'ailleurs, je suis sûr que c'est ce genre de moments innénarrables qui contribuent à la hausse de l'immobilier dans le treizième arrondissement... Il claqua violemment la porte, effrayé à l'idée que l'on puisse lui dérober son ordinateur flambant neuf... Cela fait deux semaines que sa porte semble casser et que, par conséquent, il ne la ferme plus... Mais aujourd'hui, il a confiance en lui : il claque violemment la porte et va jeter sereinement ses poubelles...

Malheureusement, il apparait alors un imprévu imprévisible : la clé ne tourne pas dans la serrure... La porte ne veut pas s'ouvrir... Le malheureux est condamné à errer comme une présence spectrale (et congelée...) devant sa demeure, donnant successivement coups de pied, coups de poing ou un coups de clé à intervalles réguliers... Il tenta même le coup de boule (pour l'heure couverte de coup de soleil...) mais visiblement la porte avait suivi une formation accélérée en Italie pour résister à ce genre de coup de sang typiquement français...

Cela résonne étrangement dans la copropriété... L'écho se répète à l'infini entre les appartements... Un voisin descend, puis un deuxième, puis un troisième s'arrête en passant, puis c'est la voisine qui vient s'enquérir de la situation... Enfin, cette valse de voisins se cloturera avec l'arrivée impronptue de la fille du voisin (l'une des vierges effarouchées du premier épisode...) qui vient ajouter son grain de sel (et son grain de beauté au dessus de la lèvre...). Chacun leur tour ils tentent de l'aider, soufflent sur la porte, crient des insanités, exhibent leurs muscles, font appel à leur savoir-faire, usent de tournevis, de scies-sauteuses, de tronçonneuses... Mais la porte est blindée, la porte est solide, la porte résiste.... Aujourd'hui la porte a décidé de le faire chier, elle a décidé de l'empecher de découvrir les 1001 merveilles dont recèle Windows Vista, elle a décidé de le laisser croupir dans le froid, le vent et la grisaille parisienne... A l'intérieur, il avait remis le chauffage en rentrant de Rome, à l'extérieur, à moitié nu, il ne fait pas le malin...

Finalement, après quelques tatonnements, quelques tentatives, un voisin finit par vaincre l'immonde porte rebelle... Tel un enfant détruisant le super boss final sur la Super Nintendo, il exulte... Son cri le fait sortir de sa torpeur... Sauvé, il est sauvé ! Il ne passera pas la nuit dehors... Il réagit au quart de tour ! OUIIIIIII ! MERCIIIIIIIIIIIII ! Il ne tarie pas d'éloge sur son héros du jour... Il le remercie chaleureusement... Que c'est bon d'avoir des voisins ouverts et sympathiques et surtout très doués pour forcer des portes blindés...

28 juin 2007

Vacances Romaines

Et voilà les fameuses photos tant attendues de mon expérience romaine... Autant dire que je suis assez mitigé sur ce voyage de quelques jours... Rome est une ville assez paradoxale ! C'est riche au niveau du patrimoine historique et pauvre au niveau des activités culturelles, beau autour des lieux touristiques et sale partout ailleurs, vivant autour des monuments et complètement mort dans les quartiers périphériques... Je n'ai pas eu l'impression de visiter une ville qui vit, une ville qui bouge, une ville qui travaille, une ville animée mais bel et bien la vitrine polluée de deux époques révolues : l'antiquité romaine et la renaissance italienne !

Autant la première m'a enthousiasmé (notamment le Colisée, le Palatin, les Thermes de Caracalla...) autant je suis resté assez hermétique à la seconde... Ce n'est pas nouveau, j'ai toujours été fasciné par la civilisation romaine et parallèlement, j'ai toujours eu du mal avec l'art de la Renaissance ! Le seul moment où j'ai vraiment pris mon pied artistiquement parlant, c'est en visitant la Galerie d'Art Moderne de Rome (qui offrait une exposition temporaire sur le symbolisme avec quelques oeuvres superbes de Klimt, Munch, Rops, Moreau... ainsi qu'une collection permanente assez étonnante...) ou le Musée d'Art Contemporain du Vatican. Même si je suis bien conscient que les réalisations du Caravage, du Bernin, de Rafael, de Michel-Ange - pour ne citer que les artistes majeurs croisés au cours de nos pérégrinations dans la ville, dans les églises, dans les musées - sont assez extraordinaires, je n'arrive pas à me sentir concerné par ces oeuvres !

Je suis donc enthousiasmé par ces cinq jours passés à Rome malgré les coups de soleil, les litres de sueur versés ou les maux de pieds mais je suis bien conscient que vivre à Rome est loin de me faire fantasmer... C'est une ville qui abrite en son sein de véritables trésors d'un point de vue artistique ou historique mais qui est loin d'avoir le dynamisme de capitale comme Paris ou Londres !

Et comme quelques photos sensuelles valent mieux qu'un long discours maladroit, voilà de quoi vous rincer l'oeil :
C'est la Dolce Vita !
Glace énorme près de la Piazza Navone.
Pose sexy au fori imperiali.
Piazza Navone.
Bogosse en haut du "duemo".
Vu du Palatin sur le Palatin.
Antiquement votre.
Colossal colisée
La saveur de la pastèque.Intenses thermes de Caracalla.
Le repos du guerrier.
Fontaine du Bernin.
Escalier magique pour people magique.
Plongée sur la Place Saint-Pierre.
Vaticaaan !
Vaticaaan bis !
Oups... je glisse...
Escalier de la Piazza di Spagna.
A la recherche de Freddy Tiffou.
Piazza del Popolo.

Programme officielle des visites de la semaine assorties d'une petite note :

SAMEDI
Piazza del Popolo (**)
Santa Maria del Popolo (***)
Mausoleo di Augusto (*)
Piazza di Spagna (****)
Parco della Villa Borghese (***)
Piazza di Trevi (****)

DIMANCHE
Colosseo (*****)
San Clemente (*****)
San Giovanni in Laterano (**)
San Quattro Coronati (*)
Palatino (****)
Foro Romano (***)
Campidoglio (**)
Musei Capitolini (**)
Circo Massimo (*)
Fori Imperiali (*)
San Pietro in Vincoli (**)
Piazza Navone (**)

LUNDI
Musei Vaticani (***)
Capella Sistina (***)
Piazza San Pietro (***)
Basilica di San Pietro (***)
Castel Sant'Angelo (*)
Palazzo Farnese (*)
Campo dei Fiori (**)

MARDI
Santa Maria della Pace (*)
Sant'Agostino (**)
San Luigi dei Francesi (****)
Pantheon (***)
Santa Maria Sopra Minerva (**)
Galleria Nazionale d'Arte Antica (*** -en partie en travaux)
Terme di Diocleziano (*)
Terme di Caracalla (****)

MERCREDI
Villa Medici (**)
Museo e Galleria Borghese (***)
+ d'autres lieux déjà visités...

Une semaine riche culturellement et intellectuellement qui m'a encore une fois fait prendre conscience de mon piètre niveau en langue sur le terrain... Pendant une semaine, les mots venaient en espagnol dans ma tête, sortaient en anglais devant les gens et les deux seuls mots d'italien que j'utilisais à bon escient étaient "ciao" et "grazie"... Autant dire que Thomas fut ma voix pendant ces quelques jours...

23 juin 2007

Rome, ville ouverte

Il fera beau, il fera chaud et je serai super sexy !
Dans quelques heures, je serai là-bas !
ou là-bas
ou là-bas
Cependant, n'allez pas croire que je suis en vacances, je continue d'approfondir mes recherches sur Freddy Tiffou qui a vécu trois ans à l'Académie de France à Rome dans la Villa Médicis alors sous la direction de Balthus.

A dans quelques jours...

22 juin 2007

Joue avec un quinqua de droite !

A.R. Penck

Je suis sûr que vous n'avez pas idée de mon côté sadique qui se trouve exacerbé dans les transports en commun… C'est mon péché mignon, une irrépressible envie, la tentation de faire du mal à laquelle je succombe régulièrement… Je vais donc vous expliquer comment je joue, de manière très subtile, avec les nerfs des "cadres supérieurs quinquagénaires de droite" dans le métro… C'est tout bête mais cela me procure un immense bonheur quand mon plan machiavélique fonctionne…

1. Empruntez les transports en commun (le top étant la ligne 1) un peu avant ou un peu après l'heure de pointe… Que les wagons soient pleins mais pas totalement bondés… Que les places assises soient rares mais que l'ont puisse quand même respirer…
2. Tentez de vous trouvez un joli strapontin à une position stratégique…(le top du top sont les strapontins isolés dans le wagon...)
3. Ciblez votre proie, choisissez le petit, la cinquantaine bien tassée, bien conservé pour son âge, bien habillé, cheveux gris et cravate assortie aux chaussettes…
4. Laissez le attendre debout, fixez le du regard, lisez sa haine de la jeunesse dans ses yeux…
5. Levez-vous délicatement et proposez lui votre strapontin avec votre sourire brite le plus sincère possible…

L'effet est garanti ! Evidemment, le gus acceptera votre offre (Qui peut refuser un strapontin cédé avec un aussi joli sourire que le votre ?) mais dans sa tête, la rage est à son paroxysme ! Lui qui chaque matin se bat contre le vieillissement en appliquant des crèmes sur son visage, sur ses mains, en mettant de l'autobronzant, en tentant de cacher ses cheveux blancs, en suivant un régime drastique, en faisant du sport… Lui qui achète ses costumes rayés aux Galeries Lafayette ou au Printemps… Lui qui prend soin de son corps espérant ainsi dissimuler ses bourrelets… Lui qui est fier de sa réussite matérielle... Lui qui pue le néo-libéralisme et qui brandit l'économie de marché comme un sacerdoce... Lui qui pille la planète sans se poser de question... Lui qui est un puant, un parvenu, un hypocrite, un enfoiré... Oui, lui qui vous méprise déjà beaucoup, vous méprisera encore plus après que vous l'ayez considéré comme un vieillard sénile et rabougri ! Evidemment, il faut bien choisir votre bougre car certains sont si suffisants et égocentriques qu'ils n'en ont rien à foutre et ne prendront même pas la peine de vous remercier pour ce geste de solidarité intergénérationnelle…

Pour un effet encore plus jouissif, je vous conseille d'attendre d'être à proximité d'un "nœud" du réseau avant de céder votre place assise… Ainsi, les stations précédant Chatelet, Place d'Italie, Montparnasse, République ou encore Charles-de-Gaulle-Etoile sont idéales pour ce genre de jeu ! En effet, avec un peu de chance, soit le quidam choisi descendra à cette station (et vous pourrez reprendre votre place), soit le wagon connaîtra une affluence record et le quidam sera contraint de se lever de son strapontin (et vous serez tous les deux à égalité). Oui, alors là oui, à cet instant précis, vous ne serez pas loin de l'orgasme primaire du gauchiste haineux de la réussite matérielle !

J'espère que vous voyez dans cet acte, aussi futile soit-il, un acte de rébellion contre la société spectaculaire marchande et une forme de révolution prolétarienne contre l'absolutisme des quinquagénaires sordides ! Et évidemment, n'oubliez pas que ce jeu peut également avoir lieu dans un bus, un tramway ou un RER...

20 juin 2007

Les Messagers / A mort l'infini

Surprenante exposition d'Annette Messager au rez de chaussée du Centre Pompidou... Je ne m'attendais pas à voir une exposition aussi fournie et surtout aussi saisissante... C'est assez étrange, à la fois repoussant et fascinant... "Les messagers" est une exposition qui propose de revenir sur les 30 dernières années de création de l'artiste... Un énorme travail sur la matière (peluches, animaux naturalisés, tissu, laine, photographies, dessins…) et sur la mise en mouvement de la matière avec notamment les "gonflés-dégonflés", les "articulés-désarticulés" et surtout l'envoutant "casino" devant lequel je suis resté plusieurs minutes... Une mer de sang qui s'écrase sur le visiteur... Le parcours de l'exposition nous entraine dans un labyrinthe, un labyrinthe autour de l'univers de l'artiste qui m'était totalement inconnue...
Assez surpris par ses poupées estropiées, assez intrigué par ses photographies sur lesquelles elle dessine (ça donne un aspect féérique à mi-chemin entre un conte des 1001 nuits et des tatouages cabalistiques...), vraiment séduit par ses membres arrachés et mis en mouvement, vraiment emballé par les "piques" dans lesquelles on retrouve un sentiment de révolte, l'image de la révolution (culturelle ? artistique ? politique ?) et dans l'ensemble assez satisfait d'avoir découvert l'univers très particulier de cette artiste singulière... Ce n'est pas de l'art spécialement beau mais cela donne à réfléchir et surtout cela dépayse complètement... Pas forcément un coup de coeur mais c'est une exposition qui m'a quand même fasciné, qui m'a fortement touché !


En revanche, je ne peux pas en dire autant de la présentation des oeuvres de Philippe Mayaux, lauréat du Prix Marcel Duchamp 2006, dans l'espace 315. Sous le titre "A mort l'infini", il nous offre une galerie de réalisations macabres, vulgaires et dégoutantes aux couleurs criardes et aux motifs sexuels... C'est laid, c'est kitsch, c'est pas très intéressant... Pire encore, j'ai été pris de nausées devant ces horribles "plats" constitués de membres déchiquetés... Tout un programme !

16 juin 2007

Chutes d'étoiles

Une exposition démesurée qui m'a laissé pantois ! C'est brillant ! Anselm Kiefer est vraiment un putain d'artiste... En fait, je ne sais pas trop quoi dire sur ces deux heures passées dans la Nef du Grand Palais... J'ai d'abord navigué de petites maisons en petites maisons, admirant le travail plastique, appréciant la dimension esthétique des oeuvres... J'ai vraiment été séduit... Ces toiles avec du plomb, de l'argile, de la peinture sont fascinantes... Ces constructions en béton sont imposantes... Ces toiles avec les bateaux dessus sont démentes... Cette bibliothèque de verre et de plomb est grandiose... J'allais de surprise en étonnement, de coup de coeur en coup de foudre ! C'est vraiment une sensation unique, la sensation d'être devant quelque chose qui me dépasse...Après cette première approche, j'ai rejoint une des visites guidées (offertes pour les adhérents Beaubourg...) et c'est là que j'ai saisi l'ampleur symbolique du travail d'Anselm Kiefer... Pour bien situer, il est juif, il est né en 1945 en allemagne... Autant dire que son oeuvre est fortement imprégné de son enfance, de ce traumatisme... C'est vraiment un nouvel éclairage sur les oeuvres... Elles sont chargés d'histoire, de symboles, de recherche de la vérité... J'étais captivé par le discours tenu par le guide... A ma première vision, je n'avais guère accroché aux fougères (et aux feuilles de palmier) trempées dans du plâtre et mises sous verre... En me révélant le sens caché de ce travail, le guide m'a fait m'intéresser à ces oeuvres étonnantes, m'a fait les aimer ! En plus, le guide m'a beaucoup plu parce qu'il faisait constamment la différence entre sensibilité esthétique et intellectualisation des oeuvres... J'aime les artistes contemporains qui continuer à croire au "beau" dans l'Art... Moi j'ai eu des vibrations, des frissons devant ces immenses panneaux (notamment dans la salle 4 où s'opposent trois grandes toiles vraiment impressionnantes...).L'exposition dégage vraiment une sensation de puissance... Je saurai pas vraiment m'exprimer dessus, j'aurai besoin d'y retourner à nouveau... Ce fut une véritable révélation, un choc inattendu et vraiment intense... Je vous encourage à aller voir la chronique d'Herwann qui est super bien foutue ainsi que le site de Monumenta qui permet de prolonger l'effet inénarrable qu'a eu cette mise en espace sur moi ! Ce projet Monumenta est vraiment une excellente idée et j'ai hâte de voir les prochaines éditions.

15 juin 2007

I am a dream...


Rêve de grandes choses, cela te permettra d'en faire au moins de toutes petites.
[Jules Renard]


On ne fait pas ce qu'on veut et pourtant on est responsable de ce qu'on est.
[Jean-Paul Sartre]


Les hommes se distinguent par ce qu'ils montrent et se ressemblent par ce qu'ils cachent.
[Paul Valery]


La vie ne vaut d'être vécu que si elle est une légende.
[Olivier Frébourg]


L'égoïsme aspire à la solitude pour échapper à la dépendance.
[Henri Lacordaire]


Dans la solitude, il faut agir comme si on était vu du monde entier et quand on est vu du monde entier, agir comme si on était seul.

[Louis Lavelle]


Tout comme la poésie, la sculpture ou la peinture, la vie a ses chefs d'oeuvre précieux.
[Oscar Wilde]

14 juin 2007

La marque noire

Il est 23h00, j'ai faim, je suis fatigué mais je décide me rendre quand même au Palais de Tokyo où mon Laissez-Passer de Beaubourg me permet de rentrer gratuitement... De toute façon, la gratuité de l'accès est la condition sine qua none pour que je mette les pieds dans ce musée... Aujourd'hui, cette soirée "portes ouvertes" nous invite à redécouvrir l'oeuvre de Steven Parrino, une figure du pop-art américain, à travers une retrospective qui lui est consacrée... LA MARQUE NOIRE ! Les deux premières salles sont consacrées à ces oeuvres, d'immenses toiles froissées, trouées, unies, étrangement disposées qui me laissent assez perplexe... Au milieu de la pièce trône fièrement un énorme chewing-gum rose réalisé avec une bâche... Vraiment pas de quoi se relever la nuit...
La suite de l'exposition nous invitera à découvrir les sources d'inspirations artistiques de Steven Parrino (Andy Warhol, Vito Acconci, Robert Smithson ou Frank Stella...) et l'influence qu'il exerce sur la production contemporaine avec le groupe des Bastard Creature réunissant différents artistes et notamment sa collaboratrice : Jutta Koether ! Elle expose pour l'occasion une toile noire sur laquelle sont disposés différents objets... C'est un travail fascinant et vraiment marquant... Le seul réel intérêt de cette retrospective plus que conceptuelle (je ne vous parle même pas des vidéos à vous rendre épileptique un aveugle...). J'ai d'ailleurs pensé beaucoup à Damien car sont exposées dans cette "retrospective, prospective" des toiles complètement blanches... Il adoooOOOooore ça !Pour pouvoir obtenir davantage d'informations et voir des photos des oeuvres exposées, vous n'avez qu'à aller sur le site très bien foutu du Palais de Tokyo !

Alberto Neuman


Excellent "conversation-concert" du pianiste argentin Alberto Neuman ce soir au Théâtre du Ranelagh malgré la demi-heure de retard... Ils font un peu chier au Ranelagh parce qu'à chaque fois que j'y vais ils commencent en retard...

Je n'ai absolument pas l'oreille musicale, je n'arrive pas à rester concentrer pendant toute la durée du concert (j'ai rapidement l'esprit qui vagabonde, je pensais à plein de choses en même temps...), je n'y connais rien de rien à la musique classique mais j'ai vraiment beaucoup aimé ce concert... Dans une première partie de 45 minutes environ, Alberto Neuman adopte une démarche assez pédagogique... Il joue plein de petits exercices composés par son professeur , le compositeur Arturo Benedetti Michelangeli ainsi que quelques exercices de Bach ou Chopin... La difficulté augmentait progressivement, le rythme était de plus en plus endiablé... Entre deux morceaux, le pianiste donnait des conseils techniques qu'il tenait de son professeur ou racontait une petite anecdote de sa vie... C'était vraiment très sympa, très enrichissant... Je sentais que je m'endormais petit à petit mais heureusement, l'entracte est arrivée au bon moment...

La deuxième partie était vraiment formidable... Le grand Alberto Neuman nous a joué des morceaux de tango au piano ! J'adooooOOOooore le Tango ! Surement des réminiscences de True Lies...^^ C'était magique ! J'avais envie de taper du pied, de chanter avec lui... C'était un beau moment, vraiment enthousiasmant et entrainant... J'avais déjà vu des orchestres symphoniques, des représentations de musique contemporaine mais jamais de concert avec un "soliste" et j'ai été assez ébloui... En plus, Alberto Neuman avait l'air sympathique, humble et modeste... Plein d'humanité et non de mondanité ! En plus d'un réel talent musical, il avait l'art de se mettre en scène... Ainsi, il faisait plein de gestes très drôles à la fin de chaque morceau, semblait chercher la complicité du public et, je sais que c'est une remarque un peu puérile, j'ai été impressionné qu'il monte ses mains aussi haut pendant qu'il jouait... Sa main montait plus haut que sa tête... Malgré l'organisation un peu merdique (j'étais surtout embêté parce que j'allais au Palais de Tokyo après...), je remercie sincèrement le Théâtre du Ranelagh qui m'a invité ce soir...

13 juin 2007

Sein-Anthouane

13 juin

Saint-Antoine

Je suis un révolutionnaire normopathe...
Je suis un branleur stakhanoviste...
Je suis un solitaire grégaire...
Je suis un utopiste réaliste...
Je suis un romantique insensible...
Je suis un bourreau innocent...
Je suis un penseur superficiel...
Je suis une boule de nerfs aphatique...
Je suis un épicurien chaste...
Je suis un passionné blasé...

Je suis une illusion qui fait illusion...



12 juin 2007

Kärcher Power

Ce matin, j'ai passé le Kärcher sur ma terrasse... Ce fut un moment unique dans ma vie... Un moment fort... Tous mes voisins m'entouraient, ils m'applaudissaient, ils scandaient mon prénom... Antoine, Antoine, ANTOINE… L'écho de leurs exhortations se perdait dans la magnitude de Paris… J'étais leur Dieu ! J'étais leur Furher ! J'ai désherbé les bacs à fleurs, frotté les volets, gratté le carrelage... Mêmes les escargots me vénéraient, ils chantaient mes louanges à travers un son inénarrable produit avec leurs coquilles… J'étais devenu l'espace d'un instant la cible de toutes les attentions… Je les voyais sourire, je les voyais rire, je les voyais pleurer… Ils étaient heureux… J'étais leur rayon de soleil dans cette journée pluvieuse… J'étais l'allégorie du bonheur, la métaphore du plaisir… Rapidement, ils m'ont accompagné dans mon effort… Il y en a un qui m'a apporté une clé anglaise, un autre qui a planté des roses trémières dans mes bacs à fleurs, une troisième qui me massait, un petit groupe de jeunes vierges effarouchées m'apportait à manger tels des offrandes dans la Grèce Antique ! Dans mon infinie bonté, afin d'assurer ma grandeur et mon règne sur dix générations, j'ai passé le Kärcher dans toute la copropriété… D'aucuns m'apportait de l'or sur des plateaux d'argent… Évidemment, j'ai refusé… Pas besoin d'argent, je ne me nourrissais que de la reconnaissance et de l'amour de mes voisins… Je fus chassé par la pluie… Je suis rentré précipitamment dans mon appartement et pris une douche bien chaude… En sortant, vêtu uniquement de ma toison de poils dorés, je fus ébahis… Une dizaine de pucelles étaient allongées dans mon lit… Elles livraient leur corps frôlant la perfection à ma magnificence, à mon éminence… Finalement, j'étais affamé et je suis parti au restaurant chinois pour me remettre de mes émotions… C'est que je n'ai pas encore l'habitude d'être adulé de la sorte !^^

(euh… en fait, je me suis fait engueulé parce que la terrasse était dégueulasse depuis bien avant que j'arrive et que je n'avais jamais rien fait pour nettoyer, que je n'avais jamais pris la peine de virer les merdes de pigeons, les brosses à dents, les bouts de papier hygiénique, les mauvaises herbes et autres horreurs qui trainaient honteusement sur ce petit bout de terrasse… Vous vous doutez bien que mis à part cette petite erreur de parcours, tout le reste est vrai !)

05 juin 2007

Puissance moi...


Parce que dans un seul moi, il y a des milliers de moi différents...
Parce que je me nourris de mes paradoxes...
Parce que je suis un et plusieurs à la fois...

02 juin 2007

Cocorosie

Exit le France-Ukraine (ça fait une éternité que je n'ai pas regardé de match de foot...), ce soir j'allais au concert de Cocorosie à la Cartonnerie, la formidable salle de concert de Reims située à quelques encablures de chez mes parents... N'ayant personne pour m'accompagner, j'ai longuement hésité à y aller... Et puis finalement, de peur de le regretter après, je me suis décidé à y aller seul... L'avantage à Reims c'est que la salle est riquiqui et qu'on a vite fait de retrouver des connaissances... Ce qui m'a super surpris c'est que les appareils photos étaient immédiatement supprimés... Ce qui m'a encore plus surpris c'est que j'ai réussi à passer à travers les mailles du filet ! Malheureusement, vous connaissez la faible qualité de mon appareil donc elles sont loin d'être parfaites...


La soirée avait vraiment mal commencé... Quand j'arrive (légèrement en retard...), le film F.B.I. (Fausses Blondes Infiltrées) est projeté en VO sur l'écran géant ! Ce film est une daube absolue que j'ai honte d'avoir été voir lors de mes premières semaines parisiennes... C'est lourd, c'est gras, c'est terriblement con et j'ai quand même dû supporter ça pendant 30 minutes ce soir ! Dur dur ! Heureusement, la première partie est vraiment sympathique ! Rio en Medio nous livre quelques chansons de sa voix douce... Quelques accords de guitares et autres sons samplés rajoutés par dessus donne un ensemble enchanteur assez harmonieux... Vu qu'elle est assez jolie, ça ne gâte rien... Pendant une demi-heure, elle nous enchantera avec ces mélodies qui donnent envie de tomber follement amoureux... Puis, une seconde première partie fait son apparition sur scène... C'est TEZ, le "bruiteur" des Cocorosie... Il nous livre un show époustouflant avec des "beats" sorti de nulle part... A la première chanson, j'étais émerveillé... A la troisième, je commençais à trouver ça lourd... Au bout de 30 minutes, j'avais des envies de meurtre...





Heureusement, c'est à ce moment là que sont intervenus les deux soeurs (Bianca et Sierra) complètement tarrées qui forment le groupe des Cocorosie... Je ne connaissais quasiment pas en y allant... Un duo avec Antony, la pub Kenzo entendu 50 fois au ciné et une rapide écoute de quelques clips sur YouTube constituaient ma seul connaissance de groupe... J'y allais clairement par curiosité et non par passion pour leur musique ! J'en suis ressorti 1h30 plus tard complètement séduit... Folk, chansons enfantines, chants lyriques, rap, musique électro experimentale, leur musique est inclassifiable mais vraiment fascinante ! Nettement plus accessibles que Bjork, un chouilla moins bonnes qu'Antony&the Johnsons ou Devendra Banhart mais vraiment fraiches et spontanées sur scène... Entourées de plusieurs musiciens, elles-mêmes "polyinstrumentalistes" (notamment Sierra à la harpe, au piano, à la guitare...), elles offrent un son magique, un son qui fait rêver, un son captivant et envoutant, un son étrange et doux mêlant poésie et fragilité... Et surtout, le point d'orgue de leur performance est la voix inénarrable de Bianca Casady... C'est sidérant... J'en avais des frissons chaque fois qu'elle ouvrait la bouche... Sur scène, rien ne semble préparé... Il y a une bonne ambiance et puis Sierra (la brune...) est vraiment jolie... et puis super sexy quand elle bouge sur scène...





une petite vidéo bien foutue d'un showcase à la FNAC

Désormais, je renonce aux concerts rock des petits péteux londoniens... A partir de maintenant, j'écoute de la vraie musique, de la musique qui fait vibrer, des concerts que je n'oublierai jamais !